Acceptabilité Research Papers - Academia.edu (original) (raw)
Au Niger, le paludisme est la premie` re cause de mortalite ́ et de morbidite ́ chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Pour le combattre, le pays a opte ́ pour la pre ́vention en s’engageant dans une politique de... more
Au Niger, le paludisme est la premie` re cause de mortalite ́ et de morbidite ́ chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Pour le combattre, le pays a opte ́ pour la pre ́vention en s’engageant dans une politique de distribution gratuite de moustiquaires impre ́ gne ́ es a` longue dure ́ e d’action (MILDA). Cependant, l’ame ́ lioration de l’accessibilite ́ physique a` cet outil pre ́ventif n’a pas de ́ bouche ́ sur son utilisation re ́ gulie` re dans les me ́nages.Uneenqueˆte,repre ́sentativeauniveau national, a documente ́ les raisons de cette non- utilisation. Les re ́sultats montrent que la possession d’une MILDA est assez rare, et confirment la faible utilisation qui en est faite, avec des diffe ́rences significatives selon la re ́gion. Les croyances cultu- relles ne sont pas les principales barrie`res a` l’emploi des MILDA. En revanche, les connaissances ainsi que les dimensions sociales, techniques, environnemen- tales et e ́ conomiques expliquent la non-utilisation des MILDA au niveau communautaire. Ces re ́sultats re ́ve`lent que si la sensibilisation et la communication constituent l’une des principales voies pour changer les comportements, elles ne peuvent lever seules certaines barrie`res socioe ́conomiques.
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- Niger, Appropriation, Acceptabilité, Paludisme
Alors même que nombre d’acteurs institutionnels et opérationnels la considèrent comme un allant de soi, la notion d’acceptabilité sociale suscite a minima de l’embarras parmi les chercheurs. Cet embarras paraît légitime à propos d’une... more
Alors même que nombre d’acteurs institutionnels et opérationnels la considèrent comme
un allant de soi, la notion d’acceptabilité sociale suscite a minima de l’embarras parmi les
chercheurs. Cet embarras paraît légitime à propos d’une notion comportant une forte charge
normative et par ailleurs encore très peu stabilisée dans le champ scientifique.
Cet embarras place les chercheurs face à un dilemme. Soit ils rejettent la notion pour créer
des termes alternatifs, au risque alors que ces derniers soient repris pour renommer des
pratiques ayant elles, peu évolué. Soit ils s’approprient l’expression portée par les acteurs
opérationnels et institutionnels (Fast, 2000), mais tentent alors d’en changer le sens en
proposant des définitions, en précisant des cadres d’analyse (Fortin et Fournis, 2014) ; ce
faisant, ils préservent l’expression a minima comme « mot de passe » leur permettant, entre
autres, d’ouvrir un dialogue avec ces acteurs, ainsi qu’avec les autres disciplines.
Les projets urbains qui invoquent la "ville durable" sont-ils à la hauteur des enjeux contemporains? La promesse d'éco-quartiers montrant la voie d'une "transition écologique" répond-elle aux préoccupations économiques, sociales et... more
Les projets urbains qui invoquent la "ville durable" sont-ils à la hauteur des enjeux contemporains? La promesse d'éco-quartiers montrant la voie d'une "transition écologique" répond-elle aux préoccupations économiques, sociales et environnementales portées notamment par de multiples acteurs de la société civile? Les "éco-techniques", proposées pour donner un vernis écologique aux bâtiments, peuvent-elles inverser les conséquences négatives du régime de développement dominant? Le greenwashing des projets urbains est-il une dérive de la "ville durable" ou une conséquence logique? Dans les discours, il s'agit encore et toujours de changer les comportements par une pédagogie des "petits gestes" auxquels chacun doit prêter attention, jusque dans sa salle de bains. Un tel gouvernement des conduites peut-il susciter l'adhésion des "simples citoyens"? Les dispositifs de débat public qui accompagnent les projets d'aménagement sont-ils à la mesure des enjeux démocratiques posés par ces projets?
Cet ouvrage collectif interroge les usages de la matrice du développement durable dans les espaces urbains. Il rassemble les travaux de recherches qui, dans leur diversité, ont en commun de prendre au sérieux les critiques formulées par les acteurs eux-mêmes, saisis dans ce qui les lie à leurs milieux et leurs formes de vie. Ces critiques de la "ville durable", énoncée publiquement comme un "bien en soi", sont soumises à de multiples épreuves. Quelles prises faut-il construire pour donner une portée à ces mouvements critiques qui naissent au coeur des expériences et des pratiques urbaines les plus ordinaires?
Le livre ouvre une discussion théorique et pragmatique sur la place de la critique dans le développement durable. Il explore la fabrique des prises de la critique, en s'appuyant sur des enquêtes dont les terrains sont français et internationaux, tendus entre géo-politiques urbaines et politiques locales. Inspiré par l'anthropologie et la sociologie de la perception, l'ouvrage réinsère la question politique dans les agencements pratiques que vivent les personnes et les groupes, traçant les contours de résistances ordinaires, ou parfois très singulières, qui échappent aux instruments d'une gouvernementalité verticale par la ville durable.