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Papers by Frédéric Chauviré

Research paper thumbnail of Le dressage équestre à l'époque moderne

"Corriger et punir, dictionnaire du fouet et de la fessée", Presses Universitaires de France , Feb 2, 2022

La domestication du cheval a lieu vers-5000 avant notre ère, mais ce n'est sans doute que vers-25... more La domestication du cheval a lieu vers-5000 avant notre ère, mais ce n'est sans doute que vers-2500 que l'homme commence à l'employer pour la traction et le portage, notamment pour la guerre. Dès lors la question du dressage devient essentielle. Il s'agit de soumettre le corps et la volonté de l'animal à ceux de l'homme. Or l'opération n'a a priori rien d'évidente. En effet le cheval est un herbivore, bâti pour échapper à ses prédateurs par le galop. Celui-ci est donc initialement une allure de fuite. Une fois lancé il lui est très difficile de s'arrêter et de tourner, à l'opposé de la mobilité exigée par le cavalier à la chasse et à la guerre. Comment amener l'animal à aller à l'encontre de ses dispositions naturelles ? Quelle est la part de la violence et de la contrainte exercées par l'homme pour y parvenir ? Nous concentrerons notre analyse sur la période moderne, essentielle dans l'histoire de l'équitation puisqu'elle voit naître l'équitation savante à la Renaissance et s'affirmer la haute école française au XVIII e siècle. Pour comprendre les modalités du dressage à la Renaissance, il est d'abord nécessaire d'appréhender la manière dont on perçoit le cheval. Celle-ci apparaît nettement dans l'oeuvre de Federico Grisone (15??-1570), l'un des fondateurs de l'équitation savante qui se développe au XVI e dans les cours italiennes. Elle repose sur une vision anthropomorphique du cheval qui explique la perception de l'animal et l'attitude que l'écuyer se doit d'adopter à son égard. Grisone en donne en premier lieu une image très méliorative : « Or qui pourrait jamais dire à plein les louanges et la grande vertu du cheval ? Qui est celui qui ne le reconnaît Roi des animaux, […] une roche inexpugnable et fidèle compagnon des rois ? » Le cheval est ainsi perçu à l'aune de l'homme, et on lui prête les qualités humaines : « Quel animal voyez-vous en ce monde […] plus approchant l'homme que lui ? » Grisone reconnaît cependant que le caractère de l'animal, aussi noble soit-il, peut être défectueux. Il analyse ces défauts et les moyens d'y remédier en s'appuyant là encore sur la proximité entre le cheval et l'homme. Comme l'homme en effet il est soumis à l'équilibre des éléments, base de la médecine LE DRESSAGE EQUESTRE À L'ÉPOQUE MODERNE

Research paper thumbnail of Cesser le combat sur le champ de bataille, un gentilhomme face à la reddition au milieu du XVIIe siècle

Cessez-le-feu, cesser les combats ?, 2022

Communication orale dans le cadre du colloque international « Cesser le feu, cesser les combats »... more Communication orale dans le cadre du colloque international « Cesser le feu, cesser les combats », organisé par le S.H.D., le Zentrum für Militärgeschichte und Sozialwissenschaften der Bundeswehr et l'Institut des études sur la guerre et la paix (IHMC-UMR 8066, Paris 1), les 27-28 novembre 2018. Actes parus en 2022 : C. Miot, T. Vaisset, P. Vo-Ha (dir.), Cesser-le-feu, cesser les combats ? De l'époque moderne à nos jours, Presses Universitaires du Septentrion. La scène se déroule en 1642 durant la guerre de Trente Ans, à la fin de la bataille de Honnecourt qui oppose les Français aux Espagnols. Alors que l'armée française se désagrège par les ailes, le lieutenant-colonel de Puységur est entraîné dans la déroute : « À la fin, les deux côtés furent forcés, le droit et le gauche, mais le plus grand effet fut au côté droit, les ennemis y entrèrent. […] Notre régiment fut enveloppé de tous côtés. Je fis rencontre d'un officier du régiment de Savary qui vint à moi et me voulait tuer 1. » Débute alors une phase critique de la bataille, que l'auteur de ces lignes juge perdue. L'encerclement génère la panique, empêche la fuite des vaincus et les contraint à tenter de négocier une reddition pour sauver leurs vies 2. La tentative est risquée au coeur de la presse et suppose la mobilisation d'un savoir-faire empirique. Gestes, paroles, signes… autant d'éléments nécessaires pour que puisse se construire entre le capteur et son captif l'espace de transaction qui rend possible la reddition. Et la chose n'est pas aisée pour le combattant qui se rend, fût-il noble comme Puységur, puisqu'elle peut tout simplement lui coûter la vie.

Research paper thumbnail of Le problème de l’allure dans les charges de cavalerie du XVIe au XVIIIe siècle

Revue Historique Des Armees, Dec 15, 2007

Référence électronique Frédéric Chauviré, « Le problème de l'allure dans les charges de cavalerie... more Référence électronique Frédéric Chauviré, « Le problème de l'allure dans les charges de cavalerie du XVI e au XVIII e siècle », Revue historique des armées [En ligne], 249 | 2007, mis en ligne le 01 août 2008, consulté le 01 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/rha/553 Ce document a été généré automatiquement le 1 mai 2019.

Research paper thumbnail of La Maison du Roi sous Louis XIV, une troupe d’élite

Revue Historique Des Armees, Mar 15, 2006

Research paper thumbnail of « Le bras droit des armées » : le rôle de la cavalerie dans les dernières guerres de Louis XIV

Les dernières guerres de Louis XIV, 2017

À l'opposé de cette évolution, la cavalerie marque l'imaginaire guerrier du temps en incarnant un... more À l'opposé de cette évolution, la cavalerie marque l'imaginaire guerrier du temps en incarnant une certaine forme d'héroïsme, un héritage des valeurs chevaleresques, à travers par exemple des représentations picturales de combats et de charges épiques, comme les met en scène la peinture de bataille tumultueuse 3. Cette arme équestre est-elle encore adaptée à la nouvelle façon de concevoir et de mener la guerre ? N'est-elle pas condamnée à ne jouer qu'un second rôle sur le théâtre des opérations, celui d'une arme socialement prestigieuse mais militairement dépassée ? Pour répondre à cette question, il paraît pertinent de déterminer d'abord la nature des missions confiées à la cavalerie, en dehors des seules batailles. Nous pourrons ensuite nous demander si la cavalerie, considérée d'un point de vue organique, technique mais aussi culturel, est apte à les remplir, avant, en dernier lieu, de tenter de mesurer en quoi ces missions pouvaient lui permettre de peser réellement sur le cours de la guerre. Les missions de la cavalerie Tout d'abord, la cavalerie doit « prendre langue », c'est-à-dire obtenir le plus d'informations possible sur la position, la marche, la force de l'ennemi. C'est, selon Birac, l'une des plus nécessaires et des plus importantes fonctions d'un capitaine de cavalerie 4. On peut « prendre langue » par de simples reconnaissances, des missions d'observation. Mais il est également possible, voire nécessaire, d'organiser pour cela des embuscades et des surprises de postes, qui permettent d'obtenir des prisonniers et des informations. Ces deux types d'opérations sont les plus classiques de la petite guerre. Les embuscades sont des attaques de l'ennemi en marche, par surprise, après l'avoir attendu dissimulé dans les terrains couverts bordant une route. On dresse généralement des guets-apens entre deux quartiers des ennemis ou entre un camp et une place proche, ou enfin entre deux armées campées à proximité l'une de l'autre. Bien entendu, les embuscades sont aussi organisées pour capturer un convoi, attaquer des fourrages ou simplement détruire une troupe ennemie. Les cavaliers sont généralement séparés en plusieurs corps. Dans le cas d'une attaque de convoi, « les plus gros chargeront l'escorte ; les petits détachements dételleront promptement, prendront les devants dans la retraite, et tout le reste de la cavalerie se rejoindra, pour assurer le butin et le ramener en sécurité 5 ». 3. Jérome Delaplanche, « Peindre le choc. La cavalerie dans la peinture des xvii e et xviii e siècles », dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Paris, Gallimard-ministère de la Défense, 2015. 4. Sieur de Birac, Les fonctions du capitaine de cavalerie, et les principales de ses officiers subalternes, avec un abrégé des ordonnances et réglemens du roi et l'

Research paper thumbnail of Réconcilier le « technique » et « l’affectif » : la charge de cavalerie au XVIIIe siècle

Research paper thumbnail of La cavalerie française à la veille de la Guerre de Sept Ans à travers le mémoire du chevalier de Chabo

Combattre et gouverner

Parmi les nombreux mémoires de la très riche série des « Mémoires et Reconnaissances » le Mémoire... more Parmi les nombreux mémoires de la très riche série des « Mémoires et Reconnaissances » le Mémoire sur la cavalerie de Chabo (1755 ou 1756) tient à n’en pas douter une place à part. Outre sa longueur, ce mémoire retient l’attention par sa singulière ambition. Il ne s’agit pas de révolutionner la cavalerie par un nouveau système, mais bien plutôt de donner de celle-ci l’image la plus exacte possible. Par une analyse exhaustive, exigeante et lucide, Chabo dépasse les poncifs les plus couramment répandus dans les ouvrages militaires du temps. Ses observations constituent un indéniable apport aux réflexions des historiens, d’un point de vue non seulement institutionnel mais également social et psychologique. Ainsi son approche des thèmes fondamentaux que sont le cavalier, le cheval et l’instruction équestre donne une idée assez précise des faiblesses structurelles de la cavalerie française, sans négliger pour autant les progrès accomplis. Chabo y souligne principalement la faible culture équestre des cavaliers français et le problème récurrent des remontes. Il se félicite de la réelle émulation qui anime désormais la cavalerie dans le domaine de l’instruction, tout en laissant entrevoir les limites de ces avancées. On mesure alors assez clairement l’état de l’arme équestre française à la veille de la guerre de Sept Ans et de son affrontement avec la meilleure cavalerie d’Europe.

Research paper thumbnail of Le rôle de la cavalerie sur le champ de bataille au XVIIe siècle

Hervé Drévillon, Dominique Prévot (dir.), Le Faste et la fureur. L'armée française de Rocroy à Valmy, Paris, Somogy, Musée de l'Armée,, 2018

Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, Laboratoire Tempora EA 7468 de Rennes 2 Texte pub... more Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, Laboratoire Tempora EA 7468 de Rennes 2 Texte publié dans Hervé Drévillon, Dominique Prévot (dir.), Le Faste et la fureur. L'armée française de Rocroy à Valmy, Paris, Somogy, Musée de l'Armée, 2018. « C'est avec raison que ceux qui sont du service appellent la cavalerie le bras droit des armées ; en effet c'est de la cavalerie que dépend d'ordinaire le bon succès des batailles et des plus importantes entreprises de la guerre ». Cette citation d'Alain Manesson-Mallet (1630-1706) rappelle que l'idée d'un effacement de la cavalerie du champ de bataille mérite pour le moins d'être questionnée.

Research paper thumbnail of DE WATERLOO A SEDAN, LA FIN DE LA CAVALERIE

Communication dans le cadre du colloque « Général L'Hotte, modernité d'une pensée équestre », org... more Communication dans le cadre du colloque « Général L'Hotte, modernité d'une pensée équestre », organisé le 24 mai 2016 sous la présidence du Professeur Daniel Roche.

Research paper thumbnail of LE SORT DES PRISONNIERS SUR LE CHAMP DE BATAILLE AUX XVIIe- XVIIIe SIECLES, VERS UNE HUMANISATION

Le 14 mars 1590, sur le champ de bataille d'Ivry. La cavalerie d'Henri IV vient de mettre en fui... more Le 14 mars 1590, sur le champ de bataille d'Ivry. La cavalerie d'Henri IV vient de mettre en fuite celle de Mayenne, l'infanterie ligueuse reste seule face à l'ennemi et se rend au vainqueur. Le roi accorde son pardon aux Suisses et aux Français, mais les lansquenets sont livrés à ses Suisses, qui les égorgent sans pitié en souvenir de la trahison d'Arques 1. Le cas d'Ivry nous rappelle que l'on ne peut envisager la question des prisonniers de guerre sans considérer au préalable le moment essentiel et terrible qui fait du soldat un prisonnier. De ce point de vue, l'exemple des malheureux lansquenets est significatifs du sort qui attendait parfois les vaincus sur le champ de bataille. Tout au moins étaient-ce là les circonstances propres au XVIe siècle. Car on a coutume de penser que les siècles suivant ont permis une amélioration du sort des prisonniers. Marqués par l'affirmation du Droit des Gens et les principes des Lumières, les XVIIe et XVIIIe siècles auraient vu diminuer sensiblement les risques inhérents à la capture sur le champ de bataille. C'est à dire concrètement que le soldat aurait eu plus de chance de préserver sa vie, voire sa dignité et ses biens. « L'humanisation de la guerre, rappelle André Corvisier, est un rêve entretenu au moins depuis le christianisme 2 .» Le sort des prisonniers sur le champ de bataille pourrait-il alors apporter la preuve que ce rêve s'est au moins partiellement concrétisé ? Peut-on réellement parler d'une humanisation ?

Research paper thumbnail of LE CHOC ET LE FEU, THEORIE ET PRATIQUE DU COMBAT DE CAVALERIE AU XVIIIe

Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Fré... more Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Gallimard, Paris, 2015. « La force d'un corps d'infanterie consiste bien plus dans la hauteur de ses files et dans leur pressement […] que dans l'augmentation de son feu ». Le chevalier de Folard affirme ainsi, en 1715, son scepticisme quant à la place prise par le feu dans l'infanterie au début du XVIIIe siècle. Depuis que les fusils à baïonnettes ont progressivement remplacé les piques, la tactique tend en effet à s'appuyer davantage sur la puissance de feu, aux dépens du choc, et il se trouve de nombreux officiers et théoriciens pour regretter cette évolution. Emmené par Folard, tout un courant d'auteurs, s'appuyant sur les Anciens ou les vertus supposées du soldat français, s'évertue à promouvoir, jusqu'à la fin de l'ancien régime, les avantages du choc et de l'arme blanche. Tout au long du XVIIIe siècle, l'infanterie est ainsi marquée par les vives controverses qui opposent les partisans du choc et ceux du feu. La cavalerie at -elle pu rester à l'écart de ces polémiques ? La question est d'importance, car ces deux éléments déterminent en grande partie la physionomie du combat de cavalerie sur le champ de bataille. Ainsi, la charge ne sera pas conduite de la même manière si l'on fait exécuter une salve avant de joindre l'ennemi ou si l'on décide de faire reposer l'issue du combat uniquement sur le choc. La faible portée des armes et la difficulté du tir à cheval imposent d'adopter une allure réduite, voire de s'arrêter non loin de l'adversaire. Le choc, quant à lui, implique le contact direct avec l'ennemi, ainsi que la recherche d'une force suffisante pour prendre physiquement le dessus sur celui-ci. L'articulation entre le feu et le choc est donc complexe, elle l'est d'autant plus si l'on considère que la conception même du choc a pu varier avec le temps. L'usage du feu se généralise dans la cavalerie lourde durant la seconde moitié du XVIe siècle, au point de faire reposer certaines tactiques sur l'évitement du choc. Malgré le rééquilibrage opéré durant la guerre de Trente Ans, notamment par Gustave Adolphe, le feu occupe encore une place importante dans la charge au XVIIe siècle. Cependant, certaines critiques, dés la fin du siècle, ainsi surtout que les choix tactiques de Charles XII et Marlborough, laissent entrevoir une remise en cause de cet état de fait.

Research paper thumbnail of FACE AU FEU : LES MUTATIONS DE LA CAVALERIE DANS LA SECONDE MOITIÉ DU XVIe SIÈCLE

Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Fré... more Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Gallimard, Paris, 2015. Les reîtres « sont espouvantables à la guerre, car on ne voit rien que feu et fer ». Cette évocation brève et imagée de Montluc témoigne de l'impression que produisirent sur les contemporains les profondes transformations intervenues dans le combat de cavalerie à partir du milieu du XVIe siècle. La puissance de l'arme équestre sur le champ de bataille était jusque là incarnée par les gens d'armes, cavaliers lourds armés de la lance, héritiers directs de la chevalerie. Ils combattaient aux côtés des chevau-légers, eux-mêmes lanciers, et dont la « légèreté » était toute relative. Gens d'armes et chevau-légers s'affrontaient, comme au moyen-âge, par le choc des lances, sur leurs destriers lancés au galop. C'est cette forme traditionnelle du combat équestre qui se trouve bouleversée par l'irruption du feu. Il convient de rappeler que l'usage du feu n'est évidemment pas une nouveauté pour les troupes montées. L'apparition d'arquebusiers à cheval se remarque dès les guerres d'Italie, en liaison avec le développement de la cavalerie légère. Le corps des argoulets, levé par Louis XII à l'imitation des « Albanais » italiens, troqua ainsi rapidement l'arc pour l'arquebuse. Mais la nouveauté de ce milieu de siècle est que le feu n'est plus l'apanage de ces seules troupes. L'apparition du pistolet constitue en effet un tournant et modifie le rapport que l'arme équestre entretient avec le feu, puisque celui-ci est désormais considéré comme un élément fondamental de la charge par une partie de la cavalerie de bataille. Ce phénomène considérable ne peut manquer d'avoir de profondes répercussions sur la cavalerie. Sur l'organisation bien sûr, puisque l'apparition du pistolet s'accompagne de l'émergence d'une nouvelle catégorie de cavaliers lourds, mais, au-delà, elle induit également de nouvelles tactiques, de nouveaux modes de combats, voire une évolution de son éthique. L'arme équestre doit donc faire face à un défi de grande ampleur, qui questionne sa capacité à évoluer, à adapter son rôle dans les combats, mais aussi à emporter la décision sur le champ de bataille, alors que l'affirmation de l'infanterie a remis en cause son hégémonie depuis la fin du moyen âge.

Research paper thumbnail of "Seulement un officier de cavalerie légère"? Henri IV chef de cavalerie.

La force de l'image du « vert galant », séducteur et léger, volant d'une conquête amoureuse à une... more La force de l'image du « vert galant », séducteur et léger, volant d'une conquête amoureuse à une autre, a longtemps pesé sur la compréhension de la dimension guerrière du personnage d'Henri IV. Celui-ci a ainsi pu être décrit comme un combattant courageux et flamboyant, mais aussi comme un tacticien simplement opportuniste et un stratège à courte vue. Le renouvellement de l'historiographie, intervenu particulièrement à partir du quatrième centenaire de Coutras, a permis de revenir sur certaines idées reçues. Les opérations militaires ont notamment été replacées dans leur contexte politique et social, voire culturel. Des décisions souvent critiquées, comme l'absence d'exploitation stratégique après les victoires de Coutras ou d'Ivry, peuvent ainsi être mieux comprises. Il est également possible de mieux appréhender certaines innovations introduites par le roi, dans le domaine de la cartographie ou des ingénieurs par exemple. Une approche renouvelée de la figure du roi chef de guerre s'avère également particulièrement pertinente du point de vue de la cavalerie. Celle-ci connaît en effet au XVIe siècle des transformations de grande ampleur. Les gendarmes armés de la lance, qui tenaient au moyen âge une place prépondérante sur les champs de bataille, sont désormais confrontés aux mutations de l'art de la guerre. L'affirmation de nouvelles catégories de troupes montées, jouant un rôle de plus en plus important, et la généralisation de l'arme à feu, constituent les principaux facteurs d'une évolution qui bouleverse l'organisation et les modes de combat de la cavalerie. Il serait alors intéressant, en se plaçant notamment dans la perspective des travaux de R.S. Love , d'interroger le rôle d'Henri IV comme chef de cavalerie. Doit-on là aussi s'en tenir à l'image d'un cavalier téméraire, seulement capable de charges audacieuses, sans aucune prise sur les dynamiques qui révolutionnent l'arme équestre ?

Research paper thumbnail of ethos chevaleresque et éthique militaire de la noblesse à l'époque moderne

Formé au cours des XIe et XIIe siècles, le modèle de l’honneur chevaleresque s’est imposé à la n... more Formé au cours des XIe et XIIe siècles, le modèle de l’honneur chevaleresque s’est imposé à la noblesse française. Il constitue encore, au début de l’époque moderne, un cadre mental qui conditionne en grande partie les pratiques et les usages guerriers, sur le champ de bataille comme en dehors. Le respect de ce code n’est cependant pas sans limite, comme le montrent les guerres de religion. D’autre part, l’évolution de l’art de la guerre et l’affirmation de l’Etat induisent l’émergences d’armes, de tactiques et de valeurs nouvelles. La généralisation du feu, le développement de la culture du service et de la professionnalisation des officiers tendent ainsi progressivement à amoindrir la prégnance de l’honneur chevaleresque dans l’éthique militaire de l’aristocratie.

Research paper thumbnail of La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d'élite (2): étude tactique

Louis XIV sentit quelle influence énorme aurait dans les évènements militaires un corps d'élite q... more Louis XIV sentit quelle influence énorme aurait dans les évènements militaires un corps d'élite qui servirait comme une réserve de la fortune, et ne devrait donner que dans les grandes occasions où il serait besoin d'un effort extraordinaire » 1 . Le roi décida en 1671 que les compagnies des Gardes du corps, des Gendarmes de la garde, des Mousquetaires, et des Chevau-légers formeraient désormais en guerre un corps séparé, qui fut appelé la Maison du roi 2 . Cette troupe fut dès lors regardée comme la plus prestigieuse de la monarchie. Mais l'on sait bien, ainsi que le montre l'exemple des cavaliers de la garde du « roi-sergent » 3 , que le prestige n'implique pas systématiquement l'efficacité militaire. Une des questions essentielles qui se pose au sujet de ce corps est donc de savoir si il joua un rôle effectif à la guerre, à la manière d'une véritable troupe d'élite, ou bien s'il se contenta d'habiller la gloire militaire du « roi de guerre » et d'en assumer la représentation. La question est également pertinente dans le cadre plus général de la « Révolution militaire », synonyme pour certains auteurs d'un déclin qualitatif et quantitatif de l'arme équestre 4 . Nous avions envisagé dans un précédent article la Maison du roi d'un point de vue organique, recherchant les facteurs essentiels sans lesquels une troupe de cavalerie ne peut prétendre être efficace à la guerre : l'armement, l'instruction, la discipline. Cette étude avait notamment souligné le haut niveau d'exigence du roi et son implication dans l'exercice de sa Maison. Il nous appartient à présent de vérifier que tous ces éléments se combinaient effectivement pour assurer à ce corps une nette supériorité au combat. Celle-ci doit pouvoir se mesurer sur des critères tactiques pertinents. Nous pouvons notamment en distinguer deux, les qualités manoeuvrières et les techniques de charge (armes et vitesse). Nous tenterons également, en étudiant plusieurs batailles et combats, de déterminer si la place donnée à la Maison dans le schéma tactique de l'armée permet de dégager une doctrine d'emploi de cette troupe. Le roi, qui avait « créé » ce corps, lui donnant sa forme institutionnelle,

Research paper thumbnail of La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d'élite. 1 :Etude organique.

Talks by Frédéric Chauviré

Research paper thumbnail of LA CHARGE DE CAVALERIE, UNE PRATIQUE GUERRIÈRE AU CROISEMENT DE L'HISTOIRE CULTURELLE, ANTHROPOLOGIQUE ET SOCIALE

Conférence pour le séminaire du LARHRA (Lyon 2-3) : « Sociétés en guerre », dirigé par Laurent Do... more Conférence pour le séminaire du LARHRA (Lyon 2-3) : « Sociétés en guerre », dirigé par Laurent Douzou et Sylvène Edouard (2016). Je crois, pour résumer, que l'on peut dire que je suis entré dans l'histoire militaire par le biais des pratiques guerrières. Ces pratiques sont appréhendées dans le cadre du champ de bataille. Elles peuvent être considérées individuellement ou collectivement. Dans le 1 er cas nous envisageons alors le niveau du combat élémentaire : les actes et gestes volontaires qui ont pour finalité de mettre hors de combat ou de donner la mort, ou bien de se préserver soi-même de la mort. Le second cas est celui de la tactique proprement dite, c'est à dire l'art de faire combattre les hommes ensemble. Mais, en restant dans cet espace voué au combat qu'est le champ de bataille, il importe également de ne pas limiter les pratiques guerrières aux pratiques de combat stricto sensu. Il me semble que l'on peut y joindre l'ensemble des comportements (entendus comme les manières habituelles d'agir) des combattants sur le champ de bataille. Et même sans doute au-delà, ce qui sous-tend ces pratiques, ces comportements, qu'ils soient directement liés ou non au combat : les codes et les représentations qui les encadrent et leur donnent un sens.

Research paper thumbnail of LA CAVALERIE, ELEMENT CLE DE LA MOBILITE DES ARMEES DE L'ANCIEN REGIME ( XVII-XVIIIe SIECLES

« La cavalerie fait fort aisément une lieue en une heure dans un bon chemin, ce qui fait un quar... more « La cavalerie fait fort aisément une lieue en une heure dans un bon chemin, ce qui fait un quart en sus de vitesse que l'infanterie ; partant, la cavalerie parcourra en une minute quarante toises, et dans le même temps l'infanterie n'en parcourra que 33 ou 34 ». Ainsi parlait le maréchal de Puységur, qui fit l'essentiel de sa carrière sous Louis XIV. IL nous place d'emblée au coeur du sujet qui nous réunit cette année à Tours : la mobilité. La cavalerie est donc plus mobile que l'infanterie ! Cela semble frôler la lapalissade, il est pourtant des évidences qu'il est bon de rappeler. En effet, l'historiographie souligne habituellement le rôle prépondérant joué par l'infanterie à l'époque moderne. Pourtant, si l'on prend la peine de lire les contemporains, on s'aperçoit assez facilement que cette vision est quelque peu exagérée. « C'est avec raison que ceux qui sont du service appellent la cavalerie le bras droit des armées ; en effet c'est de la cavalerie que dépend d'ordinaire le bon succès des batailles et des plus importantes entreprises de la guerre », affirme Manesson-Mallet, qui n'est pourtant pas un cavalier ».

Research paper thumbnail of Les pratiques guerrières au miroir de l'altérité

Ce texte est tiré d'une communication présentée à l'Ecole Normale Supérieure dans le cadre d'un s... more Ce texte est tiré d'une communication présentée à l'Ecole Normale Supérieure dans le cadre d'un séminaire dirigé par Emilie Dosquet et Arnaud Guinier : « Guerre et altérité à l'époque moderne, 1453-1815 ».

Research paper thumbnail of La culture équestre militaire, entre représentations aristocratiques et science du combat

Research paper thumbnail of Le dressage équestre à l'époque moderne

"Corriger et punir, dictionnaire du fouet et de la fessée", Presses Universitaires de France , Feb 2, 2022

La domestication du cheval a lieu vers-5000 avant notre ère, mais ce n'est sans doute que vers-25... more La domestication du cheval a lieu vers-5000 avant notre ère, mais ce n'est sans doute que vers-2500 que l'homme commence à l'employer pour la traction et le portage, notamment pour la guerre. Dès lors la question du dressage devient essentielle. Il s'agit de soumettre le corps et la volonté de l'animal à ceux de l'homme. Or l'opération n'a a priori rien d'évidente. En effet le cheval est un herbivore, bâti pour échapper à ses prédateurs par le galop. Celui-ci est donc initialement une allure de fuite. Une fois lancé il lui est très difficile de s'arrêter et de tourner, à l'opposé de la mobilité exigée par le cavalier à la chasse et à la guerre. Comment amener l'animal à aller à l'encontre de ses dispositions naturelles ? Quelle est la part de la violence et de la contrainte exercées par l'homme pour y parvenir ? Nous concentrerons notre analyse sur la période moderne, essentielle dans l'histoire de l'équitation puisqu'elle voit naître l'équitation savante à la Renaissance et s'affirmer la haute école française au XVIII e siècle. Pour comprendre les modalités du dressage à la Renaissance, il est d'abord nécessaire d'appréhender la manière dont on perçoit le cheval. Celle-ci apparaît nettement dans l'oeuvre de Federico Grisone (15??-1570), l'un des fondateurs de l'équitation savante qui se développe au XVI e dans les cours italiennes. Elle repose sur une vision anthropomorphique du cheval qui explique la perception de l'animal et l'attitude que l'écuyer se doit d'adopter à son égard. Grisone en donne en premier lieu une image très méliorative : « Or qui pourrait jamais dire à plein les louanges et la grande vertu du cheval ? Qui est celui qui ne le reconnaît Roi des animaux, […] une roche inexpugnable et fidèle compagnon des rois ? » Le cheval est ainsi perçu à l'aune de l'homme, et on lui prête les qualités humaines : « Quel animal voyez-vous en ce monde […] plus approchant l'homme que lui ? » Grisone reconnaît cependant que le caractère de l'animal, aussi noble soit-il, peut être défectueux. Il analyse ces défauts et les moyens d'y remédier en s'appuyant là encore sur la proximité entre le cheval et l'homme. Comme l'homme en effet il est soumis à l'équilibre des éléments, base de la médecine LE DRESSAGE EQUESTRE À L'ÉPOQUE MODERNE

Research paper thumbnail of Cesser le combat sur le champ de bataille, un gentilhomme face à la reddition au milieu du XVIIe siècle

Cessez-le-feu, cesser les combats ?, 2022

Communication orale dans le cadre du colloque international « Cesser le feu, cesser les combats »... more Communication orale dans le cadre du colloque international « Cesser le feu, cesser les combats », organisé par le S.H.D., le Zentrum für Militärgeschichte und Sozialwissenschaften der Bundeswehr et l'Institut des études sur la guerre et la paix (IHMC-UMR 8066, Paris 1), les 27-28 novembre 2018. Actes parus en 2022 : C. Miot, T. Vaisset, P. Vo-Ha (dir.), Cesser-le-feu, cesser les combats ? De l'époque moderne à nos jours, Presses Universitaires du Septentrion. La scène se déroule en 1642 durant la guerre de Trente Ans, à la fin de la bataille de Honnecourt qui oppose les Français aux Espagnols. Alors que l'armée française se désagrège par les ailes, le lieutenant-colonel de Puységur est entraîné dans la déroute : « À la fin, les deux côtés furent forcés, le droit et le gauche, mais le plus grand effet fut au côté droit, les ennemis y entrèrent. […] Notre régiment fut enveloppé de tous côtés. Je fis rencontre d'un officier du régiment de Savary qui vint à moi et me voulait tuer 1. » Débute alors une phase critique de la bataille, que l'auteur de ces lignes juge perdue. L'encerclement génère la panique, empêche la fuite des vaincus et les contraint à tenter de négocier une reddition pour sauver leurs vies 2. La tentative est risquée au coeur de la presse et suppose la mobilisation d'un savoir-faire empirique. Gestes, paroles, signes… autant d'éléments nécessaires pour que puisse se construire entre le capteur et son captif l'espace de transaction qui rend possible la reddition. Et la chose n'est pas aisée pour le combattant qui se rend, fût-il noble comme Puységur, puisqu'elle peut tout simplement lui coûter la vie.

Research paper thumbnail of Le problème de l’allure dans les charges de cavalerie du XVIe au XVIIIe siècle

Revue Historique Des Armees, Dec 15, 2007

Référence électronique Frédéric Chauviré, « Le problème de l'allure dans les charges de cavalerie... more Référence électronique Frédéric Chauviré, « Le problème de l'allure dans les charges de cavalerie du XVI e au XVIII e siècle », Revue historique des armées [En ligne], 249 | 2007, mis en ligne le 01 août 2008, consulté le 01 mai 2019. URL : http://journals.openedition.org/rha/553 Ce document a été généré automatiquement le 1 mai 2019.

Research paper thumbnail of La Maison du Roi sous Louis XIV, une troupe d’élite

Revue Historique Des Armees, Mar 15, 2006

Research paper thumbnail of « Le bras droit des armées » : le rôle de la cavalerie dans les dernières guerres de Louis XIV

Les dernières guerres de Louis XIV, 2017

À l'opposé de cette évolution, la cavalerie marque l'imaginaire guerrier du temps en incarnant un... more À l'opposé de cette évolution, la cavalerie marque l'imaginaire guerrier du temps en incarnant une certaine forme d'héroïsme, un héritage des valeurs chevaleresques, à travers par exemple des représentations picturales de combats et de charges épiques, comme les met en scène la peinture de bataille tumultueuse 3. Cette arme équestre est-elle encore adaptée à la nouvelle façon de concevoir et de mener la guerre ? N'est-elle pas condamnée à ne jouer qu'un second rôle sur le théâtre des opérations, celui d'une arme socialement prestigieuse mais militairement dépassée ? Pour répondre à cette question, il paraît pertinent de déterminer d'abord la nature des missions confiées à la cavalerie, en dehors des seules batailles. Nous pourrons ensuite nous demander si la cavalerie, considérée d'un point de vue organique, technique mais aussi culturel, est apte à les remplir, avant, en dernier lieu, de tenter de mesurer en quoi ces missions pouvaient lui permettre de peser réellement sur le cours de la guerre. Les missions de la cavalerie Tout d'abord, la cavalerie doit « prendre langue », c'est-à-dire obtenir le plus d'informations possible sur la position, la marche, la force de l'ennemi. C'est, selon Birac, l'une des plus nécessaires et des plus importantes fonctions d'un capitaine de cavalerie 4. On peut « prendre langue » par de simples reconnaissances, des missions d'observation. Mais il est également possible, voire nécessaire, d'organiser pour cela des embuscades et des surprises de postes, qui permettent d'obtenir des prisonniers et des informations. Ces deux types d'opérations sont les plus classiques de la petite guerre. Les embuscades sont des attaques de l'ennemi en marche, par surprise, après l'avoir attendu dissimulé dans les terrains couverts bordant une route. On dresse généralement des guets-apens entre deux quartiers des ennemis ou entre un camp et une place proche, ou enfin entre deux armées campées à proximité l'une de l'autre. Bien entendu, les embuscades sont aussi organisées pour capturer un convoi, attaquer des fourrages ou simplement détruire une troupe ennemie. Les cavaliers sont généralement séparés en plusieurs corps. Dans le cas d'une attaque de convoi, « les plus gros chargeront l'escorte ; les petits détachements dételleront promptement, prendront les devants dans la retraite, et tout le reste de la cavalerie se rejoindra, pour assurer le butin et le ramener en sécurité 5 ». 3. Jérome Delaplanche, « Peindre le choc. La cavalerie dans la peinture des xvii e et xviii e siècles », dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Paris, Gallimard-ministère de la Défense, 2015. 4. Sieur de Birac, Les fonctions du capitaine de cavalerie, et les principales de ses officiers subalternes, avec un abrégé des ordonnances et réglemens du roi et l'

Research paper thumbnail of Réconcilier le « technique » et « l’affectif » : la charge de cavalerie au XVIIIe siècle

Research paper thumbnail of La cavalerie française à la veille de la Guerre de Sept Ans à travers le mémoire du chevalier de Chabo

Combattre et gouverner

Parmi les nombreux mémoires de la très riche série des « Mémoires et Reconnaissances » le Mémoire... more Parmi les nombreux mémoires de la très riche série des « Mémoires et Reconnaissances » le Mémoire sur la cavalerie de Chabo (1755 ou 1756) tient à n’en pas douter une place à part. Outre sa longueur, ce mémoire retient l’attention par sa singulière ambition. Il ne s’agit pas de révolutionner la cavalerie par un nouveau système, mais bien plutôt de donner de celle-ci l’image la plus exacte possible. Par une analyse exhaustive, exigeante et lucide, Chabo dépasse les poncifs les plus couramment répandus dans les ouvrages militaires du temps. Ses observations constituent un indéniable apport aux réflexions des historiens, d’un point de vue non seulement institutionnel mais également social et psychologique. Ainsi son approche des thèmes fondamentaux que sont le cavalier, le cheval et l’instruction équestre donne une idée assez précise des faiblesses structurelles de la cavalerie française, sans négliger pour autant les progrès accomplis. Chabo y souligne principalement la faible culture équestre des cavaliers français et le problème récurrent des remontes. Il se félicite de la réelle émulation qui anime désormais la cavalerie dans le domaine de l’instruction, tout en laissant entrevoir les limites de ces avancées. On mesure alors assez clairement l’état de l’arme équestre française à la veille de la guerre de Sept Ans et de son affrontement avec la meilleure cavalerie d’Europe.

Research paper thumbnail of Le rôle de la cavalerie sur le champ de bataille au XVIIe siècle

Hervé Drévillon, Dominique Prévot (dir.), Le Faste et la fureur. L'armée française de Rocroy à Valmy, Paris, Somogy, Musée de l'Armée,, 2018

Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, Laboratoire Tempora EA 7468 de Rennes 2 Texte pub... more Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, Laboratoire Tempora EA 7468 de Rennes 2 Texte publié dans Hervé Drévillon, Dominique Prévot (dir.), Le Faste et la fureur. L'armée française de Rocroy à Valmy, Paris, Somogy, Musée de l'Armée, 2018. « C'est avec raison que ceux qui sont du service appellent la cavalerie le bras droit des armées ; en effet c'est de la cavalerie que dépend d'ordinaire le bon succès des batailles et des plus importantes entreprises de la guerre ». Cette citation d'Alain Manesson-Mallet (1630-1706) rappelle que l'idée d'un effacement de la cavalerie du champ de bataille mérite pour le moins d'être questionnée.

Research paper thumbnail of DE WATERLOO A SEDAN, LA FIN DE LA CAVALERIE

Communication dans le cadre du colloque « Général L'Hotte, modernité d'une pensée équestre », org... more Communication dans le cadre du colloque « Général L'Hotte, modernité d'une pensée équestre », organisé le 24 mai 2016 sous la présidence du Professeur Daniel Roche.

Research paper thumbnail of LE SORT DES PRISONNIERS SUR LE CHAMP DE BATAILLE AUX XVIIe- XVIIIe SIECLES, VERS UNE HUMANISATION

Le 14 mars 1590, sur le champ de bataille d'Ivry. La cavalerie d'Henri IV vient de mettre en fui... more Le 14 mars 1590, sur le champ de bataille d'Ivry. La cavalerie d'Henri IV vient de mettre en fuite celle de Mayenne, l'infanterie ligueuse reste seule face à l'ennemi et se rend au vainqueur. Le roi accorde son pardon aux Suisses et aux Français, mais les lansquenets sont livrés à ses Suisses, qui les égorgent sans pitié en souvenir de la trahison d'Arques 1. Le cas d'Ivry nous rappelle que l'on ne peut envisager la question des prisonniers de guerre sans considérer au préalable le moment essentiel et terrible qui fait du soldat un prisonnier. De ce point de vue, l'exemple des malheureux lansquenets est significatifs du sort qui attendait parfois les vaincus sur le champ de bataille. Tout au moins étaient-ce là les circonstances propres au XVIe siècle. Car on a coutume de penser que les siècles suivant ont permis une amélioration du sort des prisonniers. Marqués par l'affirmation du Droit des Gens et les principes des Lumières, les XVIIe et XVIIIe siècles auraient vu diminuer sensiblement les risques inhérents à la capture sur le champ de bataille. C'est à dire concrètement que le soldat aurait eu plus de chance de préserver sa vie, voire sa dignité et ses biens. « L'humanisation de la guerre, rappelle André Corvisier, est un rêve entretenu au moins depuis le christianisme 2 .» Le sort des prisonniers sur le champ de bataille pourrait-il alors apporter la preuve que ce rêve s'est au moins partiellement concrétisé ? Peut-on réellement parler d'une humanisation ?

Research paper thumbnail of LE CHOC ET LE FEU, THEORIE ET PRATIQUE DU COMBAT DE CAVALERIE AU XVIIIe

Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Fré... more Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Gallimard, Paris, 2015. « La force d'un corps d'infanterie consiste bien plus dans la hauteur de ses files et dans leur pressement […] que dans l'augmentation de son feu ». Le chevalier de Folard affirme ainsi, en 1715, son scepticisme quant à la place prise par le feu dans l'infanterie au début du XVIIIe siècle. Depuis que les fusils à baïonnettes ont progressivement remplacé les piques, la tactique tend en effet à s'appuyer davantage sur la puissance de feu, aux dépens du choc, et il se trouve de nombreux officiers et théoriciens pour regretter cette évolution. Emmené par Folard, tout un courant d'auteurs, s'appuyant sur les Anciens ou les vertus supposées du soldat français, s'évertue à promouvoir, jusqu'à la fin de l'ancien régime, les avantages du choc et de l'arme blanche. Tout au long du XVIIIe siècle, l'infanterie est ainsi marquée par les vives controverses qui opposent les partisans du choc et ceux du feu. La cavalerie at -elle pu rester à l'écart de ces polémiques ? La question est d'importance, car ces deux éléments déterminent en grande partie la physionomie du combat de cavalerie sur le champ de bataille. Ainsi, la charge ne sera pas conduite de la même manière si l'on fait exécuter une salve avant de joindre l'ennemi ou si l'on décide de faire reposer l'issue du combat uniquement sur le choc. La faible portée des armes et la difficulté du tir à cheval imposent d'adopter une allure réduite, voire de s'arrêter non loin de l'adversaire. Le choc, quant à lui, implique le contact direct avec l'ennemi, ainsi que la recherche d'une force suffisante pour prendre physiquement le dessus sur celui-ci. L'articulation entre le feu et le choc est donc complexe, elle l'est d'autant plus si l'on considère que la conception même du choc a pu varier avec le temps. L'usage du feu se généralise dans la cavalerie lourde durant la seconde moitié du XVIe siècle, au point de faire reposer certaines tactiques sur l'évitement du choc. Malgré le rééquilibrage opéré durant la guerre de Trente Ans, notamment par Gustave Adolphe, le feu occupe encore une place importante dans la charge au XVIIe siècle. Cependant, certaines critiques, dés la fin du siècle, ainsi surtout que les choix tactiques de Charles XII et Marlborough, laissent entrevoir une remise en cause de cet état de fait.

Research paper thumbnail of FACE AU FEU : LES MUTATIONS DE LA CAVALERIE DANS LA SECONDE MOITIÉ DU XVIe SIÈCLE

Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Fré... more Frédéric Chauviré, docteur en histoire moderne, CERHIO-UMR6258 de Rennes 2. Texte publié dans Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Gallimard, Paris, 2015. Les reîtres « sont espouvantables à la guerre, car on ne voit rien que feu et fer ». Cette évocation brève et imagée de Montluc témoigne de l'impression que produisirent sur les contemporains les profondes transformations intervenues dans le combat de cavalerie à partir du milieu du XVIe siècle. La puissance de l'arme équestre sur le champ de bataille était jusque là incarnée par les gens d'armes, cavaliers lourds armés de la lance, héritiers directs de la chevalerie. Ils combattaient aux côtés des chevau-légers, eux-mêmes lanciers, et dont la « légèreté » était toute relative. Gens d'armes et chevau-légers s'affrontaient, comme au moyen-âge, par le choc des lances, sur leurs destriers lancés au galop. C'est cette forme traditionnelle du combat équestre qui se trouve bouleversée par l'irruption du feu. Il convient de rappeler que l'usage du feu n'est évidemment pas une nouveauté pour les troupes montées. L'apparition d'arquebusiers à cheval se remarque dès les guerres d'Italie, en liaison avec le développement de la cavalerie légère. Le corps des argoulets, levé par Louis XII à l'imitation des « Albanais » italiens, troqua ainsi rapidement l'arc pour l'arquebuse. Mais la nouveauté de ce milieu de siècle est que le feu n'est plus l'apanage de ces seules troupes. L'apparition du pistolet constitue en effet un tournant et modifie le rapport que l'arme équestre entretient avec le feu, puisque celui-ci est désormais considéré comme un élément fondamental de la charge par une partie de la cavalerie de bataille. Ce phénomène considérable ne peut manquer d'avoir de profondes répercussions sur la cavalerie. Sur l'organisation bien sûr, puisque l'apparition du pistolet s'accompagne de l'émergence d'une nouvelle catégorie de cavaliers lourds, mais, au-delà, elle induit également de nouvelles tactiques, de nouveaux modes de combats, voire une évolution de son éthique. L'arme équestre doit donc faire face à un défi de grande ampleur, qui questionne sa capacité à évoluer, à adapter son rôle dans les combats, mais aussi à emporter la décision sur le champ de bataille, alors que l'affirmation de l'infanterie a remis en cause son hégémonie depuis la fin du moyen âge.

Research paper thumbnail of "Seulement un officier de cavalerie légère"? Henri IV chef de cavalerie.

La force de l'image du « vert galant », séducteur et léger, volant d'une conquête amoureuse à une... more La force de l'image du « vert galant », séducteur et léger, volant d'une conquête amoureuse à une autre, a longtemps pesé sur la compréhension de la dimension guerrière du personnage d'Henri IV. Celui-ci a ainsi pu être décrit comme un combattant courageux et flamboyant, mais aussi comme un tacticien simplement opportuniste et un stratège à courte vue. Le renouvellement de l'historiographie, intervenu particulièrement à partir du quatrième centenaire de Coutras, a permis de revenir sur certaines idées reçues. Les opérations militaires ont notamment été replacées dans leur contexte politique et social, voire culturel. Des décisions souvent critiquées, comme l'absence d'exploitation stratégique après les victoires de Coutras ou d'Ivry, peuvent ainsi être mieux comprises. Il est également possible de mieux appréhender certaines innovations introduites par le roi, dans le domaine de la cartographie ou des ingénieurs par exemple. Une approche renouvelée de la figure du roi chef de guerre s'avère également particulièrement pertinente du point de vue de la cavalerie. Celle-ci connaît en effet au XVIe siècle des transformations de grande ampleur. Les gendarmes armés de la lance, qui tenaient au moyen âge une place prépondérante sur les champs de bataille, sont désormais confrontés aux mutations de l'art de la guerre. L'affirmation de nouvelles catégories de troupes montées, jouant un rôle de plus en plus important, et la généralisation de l'arme à feu, constituent les principaux facteurs d'une évolution qui bouleverse l'organisation et les modes de combat de la cavalerie. Il serait alors intéressant, en se plaçant notamment dans la perspective des travaux de R.S. Love , d'interroger le rôle d'Henri IV comme chef de cavalerie. Doit-on là aussi s'en tenir à l'image d'un cavalier téméraire, seulement capable de charges audacieuses, sans aucune prise sur les dynamiques qui révolutionnent l'arme équestre ?

Research paper thumbnail of ethos chevaleresque et éthique militaire de la noblesse à l'époque moderne

Formé au cours des XIe et XIIe siècles, le modèle de l’honneur chevaleresque s’est imposé à la n... more Formé au cours des XIe et XIIe siècles, le modèle de l’honneur chevaleresque s’est imposé à la noblesse française. Il constitue encore, au début de l’époque moderne, un cadre mental qui conditionne en grande partie les pratiques et les usages guerriers, sur le champ de bataille comme en dehors. Le respect de ce code n’est cependant pas sans limite, comme le montrent les guerres de religion. D’autre part, l’évolution de l’art de la guerre et l’affirmation de l’Etat induisent l’émergences d’armes, de tactiques et de valeurs nouvelles. La généralisation du feu, le développement de la culture du service et de la professionnalisation des officiers tendent ainsi progressivement à amoindrir la prégnance de l’honneur chevaleresque dans l’éthique militaire de l’aristocratie.

Research paper thumbnail of La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d'élite (2): étude tactique

Louis XIV sentit quelle influence énorme aurait dans les évènements militaires un corps d'élite q... more Louis XIV sentit quelle influence énorme aurait dans les évènements militaires un corps d'élite qui servirait comme une réserve de la fortune, et ne devrait donner que dans les grandes occasions où il serait besoin d'un effort extraordinaire » 1 . Le roi décida en 1671 que les compagnies des Gardes du corps, des Gendarmes de la garde, des Mousquetaires, et des Chevau-légers formeraient désormais en guerre un corps séparé, qui fut appelé la Maison du roi 2 . Cette troupe fut dès lors regardée comme la plus prestigieuse de la monarchie. Mais l'on sait bien, ainsi que le montre l'exemple des cavaliers de la garde du « roi-sergent » 3 , que le prestige n'implique pas systématiquement l'efficacité militaire. Une des questions essentielles qui se pose au sujet de ce corps est donc de savoir si il joua un rôle effectif à la guerre, à la manière d'une véritable troupe d'élite, ou bien s'il se contenta d'habiller la gloire militaire du « roi de guerre » et d'en assumer la représentation. La question est également pertinente dans le cadre plus général de la « Révolution militaire », synonyme pour certains auteurs d'un déclin qualitatif et quantitatif de l'arme équestre 4 . Nous avions envisagé dans un précédent article la Maison du roi d'un point de vue organique, recherchant les facteurs essentiels sans lesquels une troupe de cavalerie ne peut prétendre être efficace à la guerre : l'armement, l'instruction, la discipline. Cette étude avait notamment souligné le haut niveau d'exigence du roi et son implication dans l'exercice de sa Maison. Il nous appartient à présent de vérifier que tous ces éléments se combinaient effectivement pour assurer à ce corps une nette supériorité au combat. Celle-ci doit pouvoir se mesurer sur des critères tactiques pertinents. Nous pouvons notamment en distinguer deux, les qualités manoeuvrières et les techniques de charge (armes et vitesse). Nous tenterons également, en étudiant plusieurs batailles et combats, de déterminer si la place donnée à la Maison dans le schéma tactique de l'armée permet de dégager une doctrine d'emploi de cette troupe. Le roi, qui avait « créé » ce corps, lui donnant sa forme institutionnelle,

Research paper thumbnail of La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d'élite. 1 :Etude organique.

Research paper thumbnail of LA CHARGE DE CAVALERIE, UNE PRATIQUE GUERRIÈRE AU CROISEMENT DE L'HISTOIRE CULTURELLE, ANTHROPOLOGIQUE ET SOCIALE

Conférence pour le séminaire du LARHRA (Lyon 2-3) : « Sociétés en guerre », dirigé par Laurent Do... more Conférence pour le séminaire du LARHRA (Lyon 2-3) : « Sociétés en guerre », dirigé par Laurent Douzou et Sylvène Edouard (2016). Je crois, pour résumer, que l'on peut dire que je suis entré dans l'histoire militaire par le biais des pratiques guerrières. Ces pratiques sont appréhendées dans le cadre du champ de bataille. Elles peuvent être considérées individuellement ou collectivement. Dans le 1 er cas nous envisageons alors le niveau du combat élémentaire : les actes et gestes volontaires qui ont pour finalité de mettre hors de combat ou de donner la mort, ou bien de se préserver soi-même de la mort. Le second cas est celui de la tactique proprement dite, c'est à dire l'art de faire combattre les hommes ensemble. Mais, en restant dans cet espace voué au combat qu'est le champ de bataille, il importe également de ne pas limiter les pratiques guerrières aux pratiques de combat stricto sensu. Il me semble que l'on peut y joindre l'ensemble des comportements (entendus comme les manières habituelles d'agir) des combattants sur le champ de bataille. Et même sans doute au-delà, ce qui sous-tend ces pratiques, ces comportements, qu'ils soient directement liés ou non au combat : les codes et les représentations qui les encadrent et leur donnent un sens.

Research paper thumbnail of LA CAVALERIE, ELEMENT CLE DE LA MOBILITE DES ARMEES DE L'ANCIEN REGIME ( XVII-XVIIIe SIECLES

« La cavalerie fait fort aisément une lieue en une heure dans un bon chemin, ce qui fait un quar... more « La cavalerie fait fort aisément une lieue en une heure dans un bon chemin, ce qui fait un quart en sus de vitesse que l'infanterie ; partant, la cavalerie parcourra en une minute quarante toises, et dans le même temps l'infanterie n'en parcourra que 33 ou 34 ». Ainsi parlait le maréchal de Puységur, qui fit l'essentiel de sa carrière sous Louis XIV. IL nous place d'emblée au coeur du sujet qui nous réunit cette année à Tours : la mobilité. La cavalerie est donc plus mobile que l'infanterie ! Cela semble frôler la lapalissade, il est pourtant des évidences qu'il est bon de rappeler. En effet, l'historiographie souligne habituellement le rôle prépondérant joué par l'infanterie à l'époque moderne. Pourtant, si l'on prend la peine de lire les contemporains, on s'aperçoit assez facilement que cette vision est quelque peu exagérée. « C'est avec raison que ceux qui sont du service appellent la cavalerie le bras droit des armées ; en effet c'est de la cavalerie que dépend d'ordinaire le bon succès des batailles et des plus importantes entreprises de la guerre », affirme Manesson-Mallet, qui n'est pourtant pas un cavalier ».

Research paper thumbnail of Les pratiques guerrières au miroir de l'altérité

Ce texte est tiré d'une communication présentée à l'Ecole Normale Supérieure dans le cadre d'un s... more Ce texte est tiré d'une communication présentée à l'Ecole Normale Supérieure dans le cadre d'un séminaire dirigé par Emilie Dosquet et Arnaud Guinier : « Guerre et altérité à l'époque moderne, 1453-1815 ».

Research paper thumbnail of La culture équestre militaire, entre représentations aristocratiques et science du combat

Research paper thumbnail of The New Knights

From the middle of the 16th century to the early years of the 18th century, cavalry experienced s... more From the middle of the 16th century to the early years of the 18th century, cavalry experienced significant changes in doctrine, deployment, and the equipment it used. The Men-at-Arms, carrying lances and arranged in large formations, were replaced by more lightly-armed cavalrymen fighting with swords and pistols in new and more flexible tactical formations. These transformations have often been interpreted as a symbol of decline in the cavalry, an archaic arm, a conservator of chivalric values, incapable of adapting to the new transformations in the art of war. This book aims to deconstruct this simplifying vision by focusing on an analysis of what constitutes the principal combat action of heavy cavalry: the charge. Whilst centred on France this study refers to the whole of Europe. The battlefields of the French Wars of Religion to the War of the Spanish Succession are examined in detail, along with the types of cavalry, their equipment and how they performed on the battlefield.

Research paper thumbnail of HISTOIRE DE LA CAVALERIE, Perrin, 2013

Research paper thumbnail of L'âge d'or de la cavalerie, Paris, Gallimard, 2015, 288 p.

Research paper thumbnail of RÉMI MASSON, Défendre le roi. La maison militaire au XVIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2017, 415 p., ISBN 979-10-267-0530-7

Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2019

Rémi MASSON, Défendre le roi. La maison militaire au XVIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2017,... more Rémi MASSON, Défendre le roi. La maison militaire au XVIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2017, 415 p., ISBN : 979-10-267-0530-7