Philosophie analytique Research Papers - Academia.edu (original) (raw)

Les raisons de l'aveuglement sur ces problèmes semblent avoir été la caractéristique épistémologique de Locke, et aussi de Hume. Selon ces philosophes, tout vouloir quel qu'il soit serait une impression interne. Les effets néfastes de... more

Les raisons de l'aveuglement sur ces problèmes semblent avoir été la caractéristique épistémologique de Locke, et aussi de Hume. Selon ces philosophes, tout vouloir quel qu'il soit serait une impression interne. Les effets néfastes de leur épistémologie se révèlent clairement en considérant ce fait frappant que le concept de plaisir a été difficilement conçu comme problématique pour les philosophes modernes jusqu'à ce que Ryle le réintroduises comme sujet (thème) à part entière il y a un ou deux ans (référence claire à la Notion d'Esprit de Ryle, 1949) Les anciens (philosophes de l'antiquité) semblent avoir été déroutés (ou perplexes...) par ce concept ; sa difficulté a réduit, de manière surprenante (incroyablement... trop fort... surprise déjà bien assez en français et a ce côté « magique », jeu entre révélé et non révélé etc mais reprise plus loin... étonnante OK), Aristote à débiter des banalités... bavardages (dire des banalités sur un sujet) car, pour de bonnes raisons, il voulait à la fois que le plaisir soit identique et différent de l'activité dans laquelle il y avait du plaisir. (Référence à la fin du texte sur le propos de Wittgenstein sur la signification). On a coutume jusqu'à aujourd'hui de réfuter l'utilitarisme en l'accusant de sophisme naturaliste, accusation dont je doute fortement. Ce qui devrait nous amener à ne pas attribuer de considération à cette philosophie à terme est le fait qu'elle procède toujours comme si le « plaisir » était une notion, qui ne posait pas de problème car l'idée selon laquelle le plaisir était une impression interne particulière était héritée sans aucune critique des empiristes britanniques. Mais cela met en avant une surprenante superficialité à la fois dans l'acceptation de cette notion et dans le traitement du plaisir comme la raison de faire tout ce que l'on fait (NON, la raison de faire tout ce que l'on fait). (CF passage sur Aristote). Nous pourrions adapter une remarque de Wittgenstein concernant la signification et dire « le plaisir ne peut être une impression, car aucune impression n'aura les conséquences du plaisir » (CF remarque de Wittgenstein dans l'édition française où elle est citée). Ils disaient que quelque chose qu'ils pensaient comme une sorte de démangeaison ou de chatouillement était assez évidemment la raison de faire tout ce que l'on fait, quel qu'il soit. A définir : A traiter : pas un livre d'histoire de la philosophie dont elle est absente en grande partie mais ce passage par contre semble véritablement pléthorique à cet égard Sophisme naturaliste : erreur de raisonnement dénoncée par GE Moore (1873 – 1958) donc très récemment vis à vis de l'ouvrage de Anscombe (1952), dans le domaine de la philosophie pratique. Cette erreur consiste en l'illusion selon laquelle le bien serait définissable par des attributs, comme s'il était un objet : « naturaliser » la morale, c'est faire comme si elle avait le même type de réalité qu'un objet physique et faire comme s'il était possible de parler d'elle en termes physicalistes. Naturaliser la morale, c'est faire comme si une action honnête avait le même degré d'objectivité que la chute d'une pomme par terre donc aussi rigoureusement descriptibles l'une que l'autre. Nietzsche précéda la thèse de Moore en affirmant qu'il n'y avait pas de phénomènes moraux mais seulement une interprétation morale de phénomènes. Plus généralement (quelle est le sous-entendu de Anscombe à cet égard?) cela consiste à déduire du devoir-être de l'être, des propriétés normatives de propriétés naturelles. « Il est normal que » : devoir-être, une norme. « Ils l'ont toujours fait » : être, le constat de fait.

publié dans
Lyotard et le langage
Paris, Klincksieck, 2017

Dans cet article introductif, j'essaie de dissiper les préjugés (répandus en France) selon lesquels la philosophie analytique n'a rien à apporter à la philosophie morale. Au passage, je présente certaines expériences de pensée devenues... more

Dans cet article introductif, j'essaie de dissiper les préjugés (répandus en France) selon lesquels la philosophie analytique n'a rien à apporter à la philosophie morale. Au passage, je présente certaines expériences de pensée devenues célèbres dans le champ de la philosophie morale analytique.

Ce travail de mémoire vise à établir un terrain commun entre deux analyses opposées du développement scientifique, venant d’une part des sciences studies et de la philosophie féministe, et d’autre part de la philosophie rationaliste des... more

Ce travail de mémoire vise à établir un terrain commun entre deux analyses opposées du développement scientifique, venant d’une part des sciences studies et de la philosophie féministe, et d’autre part de la philosophie rationaliste des sciences. J’appuie la thèse selon laquelle tout savoir est socialement situé à partir d’arguments épistémologiques généraux développés en adoptant une approche naturaliste des problèmes de l’induction, de la confirmation et du changement conceptuel. Cette approche me permet d’intégrer le caractère situé des savoirs sans rejeter le rôle de la raison dans le développement scientifique. Je montre à partir de recherches en psychologie du raisonnement le rôle que le contexte social vient jouer dans la constitution de nos catégories, et par suite dans la constitution des termes théoriques dans la science. Ces travaux me permettent d’appuyer la thèse des théoriciennes du standpoint feminism selon laquelle l’évaluation de la situation sociale des scientifiques constitue de plein droit un critère épistémologique pertinent, et de préciser comment cette situation influe sur le contenu des théories. Mon travail vient également appuyer une thèse centrale de la philosophie féministe du langage, telle qu’elle est étendue également au langage scientifique : je montre que les termes utilisés dans la science jouent un rôle cognitif important, en relation étroite avec le réseau sémantique de catégories acquis par l’apprentissage d’une langue naturelle. La manière dont les termes théoriques et observationnels orientent le raisonnement doit donc faire partie intégrante de la recherche sur les normes de la justification, aussi bien pour la recherche en philosophie générale que pour la recherche appliquée aux critères de justifications de théories particulières.

La récente mise à disposition d'une partie des fiches de lectures de Michel Foucault sur le site numérique de la Bibliothèque Nationale de France (Gallica), en particulier ses notes sur la philosophie analytique du langage, permet... more

La récente mise à disposition d'une partie des fiches de lectures de Michel Foucault sur le site numérique de la Bibliothèque Nationale de France (Gallica), en particulier ses notes sur la philosophie analytique du langage, permet d'aborder sous un jour nouveau la genèse de la méthode d'analyse du discours présente dans L'archéologie du savoir (1969) et sa mise en oeuvre dans ses premiers cours au Collège de France. Le présent travail, après avoir présenté une vue d'ensemble de ses fiches particulièrement diversifiées en nombre d'auteurs et de thèmes, propose un cheminement de lecture au sein de ces fiches situant les contours de ce qu'il en est de la définition de l'analyse. S'y adjoint ensuite une présentation de la manière dont ces fiches différencient la philosophie analytique et la philosophie continentale. Il est alors possible de circonscrire un rapport étroit entre l'intérêt de Foucault pour la caractérisation analytique du sens comme fonction et son fonctionnalisme discursif complémentaire de la description archéologique.

Qu'est-ce que le conventionnalisme ? Spéculant sur la modestie de leurs connaissances en philosophie, je me suis habitué à répondre aux "non-philosophes" qui voulaient en savoir un peu plus : le conventionnalisme est une théorie de la... more

Qu'est-ce que le conventionnalisme ? Spéculant sur la modestie de leurs connaissances en philosophie, je me suis habitué à répondre aux "non-philosophes" qui voulaient en savoir un peu plus : le conventionnalisme est une théorie de la connaissance qui, s'exprimant sur la façon de justifier les connaissances verbalisées, s'oppose à l'empirisme aussi bien qu'à la philosophie kantienne. Et pour ceux qui étaient encore plus avancés : c'est une philosophie selon laquelle il existe, dans nos connaissances, des éléments qui, n'étant pas imposés par l'expérience, ne sont ni apodictiques (au sens kantien) ni arbitraires. En d'autres termes, le conventionnalisme est une philosophie sel on laquelle il existe une liberté de choix en ce qui concerne le domaine cognitif. Les connaissances dépendent non seulement de la réalité mais également du choix des théories qui servent à la représenter.

Dans ce texte, je défends le principe déontique selon lequelle devoir implique pouvoir. Mon argumentation consiste principalement à réfuter les objections et les contre-exemples qu'on lui a apportés. Toutefois, à la fin, je propose un... more

Dans ce texte, je défends le principe déontique selon lequelle devoir implique pouvoir. Mon argumentation consiste principalement à réfuter les objections et les contre-exemples qu'on lui a apportés. Toutefois, à la fin, je propose un nouvel argument en faveur du principe. Je fais valoir que si on accepte la thèse métanormative selon laquelle il est faux que tout est permis, alors on peut en déduire que devoir implique pouvoir.
Ce texte est une version légèrement remaniée du chapitre 2 de mon ouvrage "Existe-t-il des dilemmes moraux insolubles?", Paris, L'Harmattan, 2011.

Revue de métaphysique et de morale, à paraître en 2022.

La question de la fonction du langage dans l’ensemble des activités humaines continue de susciter abondance de discours qui tendent tous à en faire la théorie. Autant de « recherches parallèles », disait Benveniste, parlant des «... more

La question de la fonction du langage dans l’ensemble des activités humaines continue de susciter abondance de discours qui tendent tous à en faire la théorie. Autant de « recherches parallèles », disait Benveniste, parlant des « sciences voisines » de la linguistique qui était alors en plein essor. Malgré ce terme qui semblait les vouer à rester indépendantes dans leur démarche et leur visée, en quelque sorte réduites à s’aligner, sans espoir de contact, sur la linguistique elle-même, Benveniste n’hésitait pas à leur donner un horizon commun : « Ces recherches parallèles […] concourent à une véritable science de la culture qui fondera les théories des activités symboliques de l’homme ».
Les textes réunis ici sont tous issus d’un groupe de travail fondé dans les années 1970. Au départ Groupe de Recherche en Histoire de la Linguistique (GRHIL), il s’est élargi à des horizons divers à des philosophes, des sémioticiens, des psychanalystes. Ce volume en restitue l’intensité des échanges et des réflexions, et devrait donner quelque unité à ces points de vue différents. Une façon de justifier son titre, étrange mais évocateur, qui dit la fascination et la difficulté que suscitent ces discours pluriels sur le langage.

Peu connu du grand public, Vincent Descombes n’en est pas moins l’auteur d’une œuvre singulière et importante, dont l’influence s’étend au-delà des seuls spécialistes de philosophie. Sa singularité ne tient pourtant pas à sa façon de... more

Peu connu du grand public, Vincent Descombes n’en est pas moins l’auteur d’une œuvre singulière et importante, dont l’influence s’étend au-delà des seuls spécialistes de philosophie. Sa singularité ne tient pourtant pas à sa façon de concevoir ce que peut faire la philosophie. En effet, c’est en lisant les dialogues de Platon et la Métaphysique d’Aristote que Descombes reconnaît avoir modelé son idée de la philosophie : les problèmes philosophiques sont des problèmes conceptuels, c’est-à-dire des problèmes que l’on ne peut espérer résoudre à l’aide d’un complément d’information car ils sont comme des nœuds qui se seraient formés dans notre esprit du fait d’interférences et d’embrouillements entre nos idées. Ce que la philosophie essaie de faire, c’est dénouer ces nœuds, c’est mettre de l’ordre dans nos concepts en vue de clarifier nos pensées.
L’une des originalités de Descombes tient à ce qu’il est l’un des premiers en France à avoir relevé avec succès cette gageure d’aborder les questions philosophiques par la voie « grammaticale » initiée par Wittgenstein. Si les concepts sont les outils dont nous usons pour penser et agir, la clarification conceptuelle doit passer par le patient rappel de leur mode d’emploi dans le langage, de leur « grammaire » au sens philosophique. En effet, puisqu’il n’est pas question de rompre le fil de nos pensées, nous n’avons pas d’autre choix pour dénouer notre esprit que de refaire à l’envers les mouvements compliqués qui l’ont noué. Comme l’écrit Wittgenstein : « La complexité de la philosophie n’est pas celle de sa matière, mais celle des nodosités de notre pensée. »
C’est pour mieux saisir et discuter les mouvements philosophiques de démêlement opérés par Descombes que se sont réunis quelques philosophes à La Baule à la fin de l’été 2005. Le livre Vincent Descombes. Questions disputées rend accessibles certains travaux présentés à cette occasion, ainsi qu’une réponse de Descombes, donnée sous la forme d’un entretien mené par deux philosophes nantais, Bruno Gnassounou et Cyrille Michon. Il s’agit d’une excellente introduction à l’œuvre du philosophe : les contributions touchent aux nombreux domaines que couvre la vaste pensée de Descombes, de la critique littéraire à la philosophie politique, en passant par l’esthétique, l’anthropologie sociale, les philosophies du sujet, de l’esprit, de l’action, des règles et du droit. L’entretien indique notamment certaines implications juridiques et politiques de sa philosophie sociale inspirée de Louis Dumont, l’anthropologue spécialiste de l’Inde. On y trouvera par exemple une appréciation de l’idée de socialisme et une analyse du contrat de travail, très éclairantes dans les ténèbres de cette époque. La lecture de ce livre intéressera donc tout citoyen désireux de participer au débat d’idées et de s’engager dans la vie de la Cité.

This paper argues that there is a conflict between two theses held by John McDowell, namely i) the claim that we are under a standing obligation to revise our beliefs if reflection demands it; and ii) the view that veridical experience is... more

This paper argues that there is a conflict between two theses held by John McDowell, namely i) the claim that we are under a standing obligation to revise our beliefs if reflection demands it; and ii) the view that veridical experience is a mode of direct access to the world. Since (i) puts no bounds on what would constitute reasonable doubt, it invites skeptical concerns which overthrow (ii). Conversely, since (ii) says that there are some experiences which we are entitled to trust, it undermines the prescriptive scope of (i). Drawing on C. S. Peirce’s distinction between genuine and contrived doubt, I maintain that critical revisions of beliefs should be triggered only by unwanted disruptions of habits, thereby restoring unity between McDowell’s two theses.

Traduction chap. 1 de Convention de D.K. Lewis. Version de travail.

Dès ses origines, la question de l'écriture philosophique a été au coeur de l'opposition qui a confrontés la philosophie dite « analytique » de la philosophie dite « continentale ». De fait on observe dans la tradition analytique, une... more

Dès ses origines, la question de l'écriture philosophique a été au coeur de l'opposition qui a confrontés la philosophie dite « analytique » de la philosophie dite « continentale ». De fait on observe dans la tradition analytique, une certaine préférence pour un discours argumentatif, n'hésitant pas à mobiliser les instruments de la logique et de la science. Dans le cadre du positiviste et du naturalisme, ces instruments logiques et empiriques sont mobilisés dans un dessein précis : arrimés à la science à la philosophie en dépouillant son discours d'obscurités métaphysiques et intensionnelles. Le présent article s'interroge sur la possibilité et les enjeux d'une réforme.

Dans ce texte, je défends le principe déontique selon lequelle devoir implique pouvoir. Mon argumentation consiste principalement à réfuter les objections et les contre-exemples qu'on lui a apportés. Toutefois, à la fin, je propose un... more

Dans ce texte, je défends le principe déontique selon lequelle devoir implique pouvoir. Mon argumentation consiste principalement à réfuter les objections et les contre-exemples qu'on lui a apportés. Toutefois, à la fin, je propose un nouvel argument en faveur du principe. Je fais valoir que si on accepte la thèse métanormative selon laquelle il est faux que tout est permis, alors on peut en déduire que devoir implique pouvoir. Ce texte est une version légèrement remaniée du chapitre 2 de mon ouvrage "Existe-t-il des dilemmes moraux insolubles?", Paris, L'Harmattan, 2011.