Anthropologie politique Research Papers - Academia.edu (original) (raw)

André Corten & Vanessa Molina, Éditions Nota Bene, 2010, "La première, Barbara, est un personnage de roman; la seconde, Rufina, est une vendeuse ambulante qui raconte sa propre histoire. Ce livre présente deux défilés de portraits: l'un... more

André Corten & Vanessa Molina, Éditions Nota Bene, 2010,
"La première, Barbara, est un personnage de roman; la seconde, Rufina, est une vendeuse ambulante qui raconte sa propre histoire. Ce livre présente deux défilés de portraits: l'un relaie des chefs-d'oeuvre de la littérature de fiction latino-américaine, l'autre reprend des récits de vie recueillis au Mexique, au Salvador, en Colombie, en Bolivie et au Brésil dans les quartiers pauvres réputés dangereux. Ces portraits s'inspirent des mondes que dépeignent Borges, Neruda, Fuentes, Garcia Marquez dans leurs romans et de ceux que vivent au quotidien le paysan, le briquetier, le vendeur ambulant. Dans ces mondes se dévoilent des principes d'ordre, mais aussi des expression qui les déchirent , des expression de violence déconcertantes. En s'écartant des principes qui ordonnent la vie, en les désarmant, ces expressions deviennent politiques. Dans leur récit, Rufina, Carlota, Angelo et les autres ne proposent pas de solutions, ils expriment les limites d'un principe, la souffrance de s'y conformer.
Née au Salvador et ayant passé son enfance à Mexico, Vanessa Molina est doctorante en science politique à l'Université de Montréal.
André Corten et professeur de science politique à l'Université du Québec à Montréal et anime le Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine (GRIPAL).

Le registre de la « dignité » fait aujourd’hui partie des revendications des mouvements sociaux contemporains à travers le monde, à côté des revendications liées à des questions matérielles ou des questions de droits, qu’il s’agisse du... more

Le registre de la « dignité » fait aujourd’hui partie des revendications des mouvements sociaux contemporains à travers le monde, à côté des revendications liées à des questions matérielles ou des questions de droits, qu’il s’agisse du terme de « dignité », ou plus largement des termes d’ « indignation », de « logement digne » ou encore de « travail décent ». Comment comprendre ces revendications en dehors d’une approche essentialisant la dignité et la réduisant à un attribut naturel de l’homme, ou encore sans partir d’une définition a priori de ce qu’est la dignité ?
Afin de répondre à ces questions en s’appuyant sur deux années de recherches de terrain réalisées au Brésil auprès d’un de ces mouvement sociaux – le Mouvement des Sans Terre du Brésil –, Alexis Martig se propose de contribuer à la compréhension des revendications contemporaines de dignité, en pensant une anthropologie de la dignité en contexte de lutte sociale.
Pour cela, il revient sur ces expériences de participation et d’observation au sein du Mouvement des Sans Terre, et analyse les pratiques spécialement développées pour reconquérir la dignité des travailleurs ruraux brésiliens à partir des théories de la reconnaissance sociale (Taylor, Honneth, Fraser, Renault, Margalit). Ce faisant, l’auteur cherche ainsi à comprendre l’aspect moral de la lutte du mouvement des Sans Terre, ainsi que plus largement la part et le rôle des sentiments dans la construction et la négociation des hiérarchies sociales au Brésil.

Cette thèse propose une ethnographie de la gestion de la population rom en Albanie, saisie sur deux périodes historiques : communisme et postcommunisme. L'analyse porte sur la façon dont divers instruments de gestion des populations en... more

Cette thèse propose une ethnographie de la gestion de la population rom en Albanie, saisie sur deux périodes historiques : communisme et postcommunisme. L'analyse porte sur la façon dont divers instruments de gestion des populations en tant que techniques de pouvoir, sont mises en oeuvre ; comment une population donnée devient­elle un sujet politique ? Quels sont les effets d'une telle gestion sur les populations en général et sur les populations roms en particulier ? Cette approche, une approche foucaldienne, replace ainsi au centre de l'analyse empirique les politiques, les pratiques et les discours concernant les Roms en Albanie et essaye de saisir les effets qu'ils produisent sur cette population. Cette thèse part de ces éléments pour interroger plus largement les transformations sociétales dans l'Albanie postcommuniste. Ce travail s'inscrit dans le champ de l'anthropologie politique et conjugue à la fois une anthropologie de l'État et une anthropologie de la violence. Il s'articule autour de trois parties. La première porte sur la contextualisation de cette thèse, du point de vue conceptuel, méthodologique et théorique. La deuxième partie propose une analyse des relations que l'État a entretenues avec les Roms pendant la période communiste, phase durant laquelle la population rom a été exposée à diverses mesures administratives visant sa normalisation, à travers une sédentarisation forcée et d'autres mesures coercitives. La troisième partie, précédée par un intermède sur la période de la transition , interroge la relation entre l'État, la violence, la mobilité et la gestion de la population rom en Albanie depuis la chute du communisme. L'analyse se fait à partir d'un cas spécifique, celui des familles roms déplacées et en déplacement aux alentours de Tirana ; une mobilité forcée notamment par peu d'opportunités de sortir de la précarité pour plusieurs familles roms, mais aussi une mobilité induite par les politiques, les pratiques et les discours étatiques, notamment par leur non­action. Au fur et à mesure que l'analyse des pratiques et des discours – complétée par une ethnographie des documents d'archives et dans les quartiers et les campements roms – s'approfondit pendant les deux périodes historiques, elle dévoile de nombreuses contradictions et controverses au sein du dispositif, lesquelles produisent à leur tour discrimination, exclusion, violence, indifférence et abandon.

Depuis les trois dernières décennies, les thèmes de la violence et de l'urgence politique ont commencé à se cristalliser comme champ d'intérêt à part entière en anthropologie. Une tendance qui coïncide avec un tournant réflexif qui fait... more

Depuis les trois dernières décennies, les thèmes de la violence et de l'urgence politique ont commencé à se cristalliser comme champ d'intérêt à part entière en anthropologie. Une tendance qui coïncide avec un tournant réflexif qui fait parfois une plus grande place à l'expérience et aux « textures » du vécu par rapport à la systématisation des savoirs. À partir d'une réflexion sur mes propres expériences de terrain au Pakistan et de lectures critiques autour de terrains de la violence, j'ex-plore comment cette approche anthropologique renoue, en lien avec la question de la vérité, les fils de l'épistémologie et de l'éthique-politique. Comment, par son caractère plus engagé, elle pointe vers la possibilité d'un potentiel transformateur de l'anthropologie. Abstract: Over the past three decades, the themes of violence and political urgency have begun to crystallize into an anthro-pological field of interest in its own right. This trend coincides with the reflexive turn, which sometimes makes more room for the "textures" of lived experience than for the systematization of knowledge. Starting from a reflection on my own experiences in the field in Pakistan and drawing on critical readings about fieldwork experiences of violence, I explore how this anthro-pological approach weaves anew the threads of epistemology and ethics-politics around the question of truth. I show how, through its more engaged character, this approach points towards the possibility of a transformative anthropology.

La obesidad, a partir de la década de 1980, ha evolucionado hasta convertirse en una de las enfermedades que causan mayor preocupación a nivel mundial. Su incremento constante en las sociedades occidentales afecta principalmente a las... more

La obesidad, a partir de la década de 1980, ha evolucionado hasta convertirse en una de las enfermedades que causan mayor preocupación a nivel mundial. Su incremento constante en las sociedades occidentales afecta principalmente a las mujeres adultas de medio socioeconómico precario. En algunas zonas urbanas degradadas de Nueva York, París y Guadalajara, las políticas antiobesidad se entretejen con políticas de planiicación urbana para impulsar una war on obesity que pretende disminuir los riesgos de salud respecto a la alimentación y actividad física. Este libro tiene por objetivo realizar un abordaje espacial de la obesidad en South Bronx, La Courneuve y Lomas del Sur y revisar las relaciones que se construyen entre las formas de alimentarse y de habitar. Incluye un análisis de las trayectorias urbanas y de las experiencias vividas por las mujeres adultas desde la relación específica que establecen con la alimentación y la actividad física y desde las tensiones entre los modos de habitar y las políticas regulatorias de la salud corporal. La investigación se apoya en un conjunto de observaciones etnográficas y entrevistas realizadas a mujeres adultas y actores implicados en la alimentación y actividad física de los tres escenarios. Las mujeres adultas con sobrepeso y obesidad, en la heterogeneidad de las situaciones revisadas, se enfrentan con diferentes limitaciones impuestas por las dinámicas urbanas que contradicen las políticas antiobesidad.

Cours Licence/Master, Dpt de philosophie de Paris 8, 2021. 381 p.

• Dans cet ouvrage collectif, nous proposons une analyse du passé colonial et des héritages actuels en Mauritanie à partir d’une distinction entre les questions de méthode (Première partie) et les interprétations des données d’histoire et... more

• Dans cet ouvrage collectif, nous proposons une analyse du passé colonial et des héritages actuels en Mauritanie à partir d’une distinction entre les questions de méthode (Première partie) et les interprétations des données d’histoire et d’anthropologie (Deuxième partie). L’horizon temporel couvre le XIXe siècle, le XXe siècle et le début du XXIe siècle.

S'il peut sembler banal de ·dire que le mouvement profond d'une société, sa transformation, est à lire tout d'abord dans la mise en œuvre de son histoire et dans l'expressio n de sa culture, il n'est peut-être pas inutile de préciser... more

S'il peut sembler banal de ·dire que le mouvement profond d'une société, sa transformation, est à lire tout d'abord dans la mise en œuvre de son histoire et dans l'expressio n de sa culture, il n'est peut-être pas inutile de préciser quelques points de méthode ou de développer quelques exemples pour expliquer de quoi il s'agit quand on parle des «transformations» d'un ensemble social et pour comprendre, dans quelle mesure, cet ensemble subit ou génère ces mêmes transformations.
Nous privilégierons ici les « dynamiques internes », c'est-à-dire l'ensemble observable des représentations et des réponses apportées par toute société confrontée à un événement quelconque et qui témoigne de sa vitalité sociologique.

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la quasi-unanimité des textes scientifiques ou non qui célèbrent le « pluralisme culturel » ou la « diversité culturelle » comme une nouvelle avancée des sociétés libérales, il se révèle à... more

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la quasi-unanimité des textes scientifiques ou non qui célèbrent le « pluralisme culturel » ou la « diversité culturelle » comme une nouvelle avancée des sociétés libérales, il se révèle à l’étude que nous sommes bien en présence d’un concept piège. Un concept piège qui par-delà ses visées d’apparence progressiste et relativement anodine -tant ses adversaires paraissent désarmés par les accusations par ailleurs parfois justifiées d’assimilationnisme, d’ethnocentrisme ou pire de racisme- recèle de redoutables dangers quant à l’auto-compréhension même de la dynamique de la modernité politique et de son approfondissement. Que l’on s’entende: il ne s’agit pas de contester les bienfaits de la « diversité » (tout le problème tient justement de la définition que l’on donne à ce terme) en rapport à des philosophies ou des courants prônant l’homogénéité, la similarité ou l’unanimisme. Les adversaires déclarés de tout pluralisme, métissage ou interculturalité entreprennent la plupart du temps une singulière falsification de la culture et de l’histoire, soit qu’ils mythifient une origine nationale, donnée comme intrinsèquement supérieure, soit qu’ils essentialisent une culture en la ramenant à des caractéristiques pensées comme exclusives et intrinsèques. Cependant, dans le légitime débat qui s’engage au sein de nombreux Etats-nations, mais également au coeur des instances internationales, concernant l’acceptation et la gestion raisonnable de la diversité, qu’elle soit religieuse, ethnique, idéologique ou morale, il faudrait surtout prendre garde à ne pas tomber dans les mêmes travers que ces « falsificateurs de la culture », et instrumentaliser le « pluralisme » ou la « diversité » culturelle comme un slogan, un étendard, ou pire un mot de passe magique qui résoudrait le problème en même temps qu’il le pose. Et malheureusement, il faut bien admettre que c’est bien souvent le cas, alors même que les deux termes qui composent l’expression, « pluralisme » et « culture », se révèlent fortement polysémiques et donc source de multiples ambiguïtés tant conceptuelles qu’empiriques.

Résumé de la thèse en anthropologie soutenue le 15 décembre 2021

A partir de un trabajo etnográfico realizado en Tulum (Mexico) y de varias fuentes mediaticas y antropológicas, este articulo invita a interpretar la expectativa transnacional de un acontecimiento para el día 21 de diciembre del 2012,... more

A partir de un trabajo etnográfico realizado en Tulum (Mexico) y de varias fuentes mediaticas y antropológicas, este articulo invita a interpretar la expectativa transnacional de un acontecimiento para el día 21 de diciembre del 2012, como la expresión social de un deseo colectivo de que se produzca un cambio en el orden mundial. En la primera parte, resalto la dimensión política de los discursos ordinarios sobre el 2012, y menciono casos de recuperación política explícita de este rumor. En la segunda parte, expongo la lucha ideológica emprendida por el líder New Age, José Argüelles, para cambiar el mundo al cambiar de calendario. Al exponer elementos de su obra y observaciones realizadas entre sus adeptos, evidencio que su doctrina se presenta como un remedio a la crisis temporal que estamos atravesando a nivel global, como resultado del paradigma evolucionista y de la forma neoliberal de la globalización. Por otra parte, muestro que la creencia en el 2012 se apoyó en teorías pseudohistóricas que son reveladoras de procesos de instrumentalización presentista de la historia e imagen de los pueblos precolombinos, en nuestros tiempos de desacreditación de la ideología del progreso.
En una tercera parte,conclusiva, inscribo el rumor del 2012 en el marco de un milenarismo cristiano que se ha proyectado sobre los mayas desde la Colonia y que ha sobrevivido hasta hoy bajo formas más secularizadas, para luego terminar con una reflexión sobre las contradicciones internas en las teorías del 2012, las cuales impidieron que la espera milenarista se convirtiera en un movimiento político.

This contribution is based on the analysis of the socio-cultural responses to the earthquake that hit the area north of the Po Valley, in Emilia (Italy) on the 20 and 29 of May, 2012. The exact area of research is located in the cities... more

This contribution is based on the analysis of the socio-cultural
responses to the earthquake that hit the area north of
the Po Valley, in Emilia (Italy) on the 20 and 29 of May,
2012. The exact area of research is located in the cities of
Mirandola, Cavezzo, Concordia sul Secchia and San Possidonio,
all of them situated in the Modena district. The
subject of the survey is Sisma.12, a committee founded by
some earthquake victims, “not-partisan and ideologically
cross” claiming for specific rights. Also offering solutions
to such a disaster, starting from the individual experience
of its members, though different but participated, as
alternative to the choices made by the institutions. The
earthquake in Emilia added to a pre-existing crisis, has
exacerbated the discontent, highlighting shortcomings and
negligence of the State in the management of not only the
post-disaster, but the general economic crisis. However,
it has made possible the awakening of the socio-political
consciousness of citizens involved and the need of community
of the subjects. Sisma.12 was founded to be a tool
to make all this possible. Starting from this specific ethnographic
case, the role of the anthropologist and his position
whitin the dynamic studied is investigated. A series
of questions will hence be posed and will primarily stem
from the research field with particular reference to the role
of the researcher and his positioning within the analysed
context, specifically attempting to give an answer to the
following: what is the role of the researcher in this scenario
and what shape does his participation take? To whom,
or to what end, can the ethnographic representation of these
realities be useful? Can the dilemma of the researcher’s
positioning, extensively discussed in anthropology, take
on a different perspective within the mentioned arenas?
Can engaged anthropology ethnographically represent these
forms of humanity?
Keywords: disaster; politics and practices “from below”;
political power; institutions; emancipation.

Comment, au-delà de la vénération du particulier et du pluralisme si caractéristique de nos sociétés individualistes contemporaines, penser l’homme dans ses appartenances symboliques concrètes ? Comment redonner sens à ces vieilles... more

Comment, au-delà de la vénération du particulier et du pluralisme si
caractéristique de nos sociétés individualistes contemporaines, penser
l’homme dans ses appartenances symboliques concrètes ? Comment
redonner sens à ces vieilles notions totalisantes de « société », « culture »,
« nation », d’ « identité collective » et, à travers elles, de « communauté »,
pour penser les formes de notre être-ensemble ? Rien n’est moins simple.
Et rien n’est plus nécessaire.
Comme y invite cet ouvrage, il est temps d’en fi nir avec ce soupçon généralisé
typique des théories postmodernes dominantes (poststructuralisme,
postcolonial, subaltern et gender studies) selon lequel toute idée de totalité
serait totalitaire et constituerait un instrument idéologique de domination
et d’uniformisation. Si, à l’inverse, on considère, dans la perspective holiste
tracée par Louis Dumont, que les idées, valeurs et actions individuelles ne
peuvent être saisies qu’à partir de leur inscription au sein de diverses totalités
sociales qui leur donnent forme et signifi cation, alors il est des trésors de
savoir inestimables à aller chercher chez les « classiques » de la sociologie
et de l’anthropologie.
Avant de condamner leurs « préjugés » (essentialistes, voire colonialistes)
du haut de notre bonne conscience postmoderne, un premier pas serait
d’apprendre et de comprendre ce qu’ils ont à nous dire sur la capacité des
individus modernes que nous sommes à « faire communauté ».

Depuis une quarantaine d’années, le paradigme dominant de l’anthropologie se fonde sur une remise en question radicale de sa prétention « scientifique » à l’universalisme, associée tant à l’impérialisme politique de la colonisation qu’à... more

Depuis une quarantaine d’années, le paradigme dominant de l’anthropologie se fonde sur une remise en question radicale de sa prétention « scientifique » à l’universalisme, associée tant à l’impérialisme politique de la colonisation qu’à une épistémologie aveuglément objectiviste et implicitement ethnocentriste. Pour autant, malgré ses postulats politiques (faire entendre la voix des subalternes), éthiques (le consentement des sujets étudiés et l’approche dialogique), méthodologiques (l’inclusion de l’observateur situé dans le champ d’observation), l’anthropologie dite « postmoderne » ne paraît guère pouvoir échapper à la nécessité de rendre compte d’une « vérité » — certes partiale et partielle — des situations vécues, des cultures et des identités existantes. Cette contribution vise à explorer de nouveau la tension épistémologique entre universalisme et relativisme, dans le but de montrer que celle-ci, afin d’être rendue féconde, doit être à la fois nuancée — privilégier l’un des deux pôles ne saurait contribuer à éliminer l’autre — et considérée comme indépassable — toute visée de vérité s’inscrivant à la fois dans un lieu limité et un horizon universel. La notion d’« universel concret » contribue à cerner les conditions de possibilité et d’expression de cette tension en décrivant la nature universellement culturelle de l’humain, sous les traits d’un être d’appartenance, toujours tissé de liens et médiations symboliques.

« Créativité politique en matière électorale dans une communauté paysanne des Andes sud péruviennes », in C. Pujol, E. Doré, F. Droilleau, S. Villafuerte, V. Tinteroff, Amériques créatives. Regards croisés sur les discours et les... more

« Créativité politique en matière électorale dans une communauté paysanne des Andes sud péruviennes », in C. Pujol, E. Doré, F. Droilleau, S. Villafuerte, V. Tinteroff, Amériques créatives. Regards croisés sur les discours et les pratiques, Paris : l’Harmatan, pp. 75-94.

Synthèse, avec Perrine Morey, du séminaire « Ethnologie et archéologie (2017-2018) : Sociétés et êtres d’exception, approche interdisciplinaire et de sciences participatives » (dédié à Tchicaya U Tam’ si) Séminaire sous la direction de... more

Synthèse, avec Perrine Morey, du séminaire « Ethnologie et archéologie (2017-2018) : Sociétés et êtres d’exception, approche interdisciplinaire et de sciences participatives » (dédié à Tchicaya U Tam’ si)
Séminaire sous la direction de Pierre LE ROUX, Bernard MOIZO, Roger SOMÉ, Valéry ZEITOUN (coordonné par Pierre Le Roux).

Lorsque l’on évoque l’anthropologie de Georges Balandier, deux axes sont généralement mis en exergue comme caractéristiques de sa pensée: la considération du politique comme une potentialité latente de toute activité sociale, et... more

Lorsque l’on évoque l’anthropologie de Georges Balandier, deux axes sont généralement mis en exergue comme caractéristiques de sa pensée: la considération du politique comme une potentialité latente de toute activité sociale, et l’attention portée aux marges de manœuvre des acteurs sociaux. S’il est parfois fait mention de l’importance qu’il accordait à la dimension historique de la culture et à la processualité de la vie sociale, la question de la performativité socioculturelle du rapport au futur n’a pas fait couler d’encre. Pourtant, la lecture croisée de ses écrits anciens et récents révèle qu’il s’agit d’un axe central de sa réflexion, qui est non seulement indispensable pour comprendre la cohérence entre son œuvre africaniste et ses travaux sur la surmodernité, mais qui est essentiel à la mise en œuvre d’une anthropologie véritablement dynamique et politique. C’est pourquoi j’invite la nouvelle génération de chercheurs à prêter attention à la performativité du futur : un outil conceptuel d’une valeur inestimable pour quiconque souhaite développer une anthropologie à la fois politique et non déterministe du monde contemporain.

L’autorite, theme majeur de la philosophie politique, apparait comme un mystere (ou une mystification) dans nos societes modernes ou l’on deplore (ou celebre) sa disparition, au moment meme ou les « relations de pouvoir » paraissent... more

L’autorite, theme majeur de la philosophie politique, apparait comme un mystere (ou une mystification) dans nos societes modernes ou l’on deplore (ou celebre) sa disparition, au moment meme ou les « relations de pouvoir » paraissent s’imposer dans certaines theories comme la cle ouvrant toutes les portes du savoir sociologique, par ses capacites infinies de devoilement des interets caches au cœur de toute relation sociale. Pourtant, a l’issue d’un examen approfondi, reunissant des lieux aussi divers que la Chine, l’Inde, la Nouvelle-Caledonie, la Nouvelle-Guinee, les Philippines, la Russie, la Tunisie et Wallis, des societes aux regimes politiques allant de l’empire a la « societe sans Etat » en passant par la democratie et des religions allant de l’islam au chamanisme, l’autorite se revele etre une dimension necessaire et consubstantielle a la vie sociale, articulant et ordonnant les valeurs fondamentales qui regissent la pensee et l’action collectives. En placant chaque forme d’autorite observee dans le tout de chaque culture, ce travail degage non seulement certaines conclusions quant a la nature de l’autorite, mais invite egalement a des considerations methodologiques generales en soulignant les impasses des « anthropologies potestatives » pour lesquelles seuls les rapports de pouvoir sont au fondement de l’ordre social.

Avec F. Ailhaud. Ce texte s’origine dans une posture et un moment. Se dire ethnologue ou anthropologue, ou se faire ainsi qualifier, c’est se voir assigner une place dans un espace ordonné et délimité par des objets de recherche et les... more

Avec F. Ailhaud. Ce texte s’origine dans une posture et un moment. Se dire ethnologue ou anthropologue, ou se faire ainsi qualifier, c’est se voir assigner une place dans un espace ordonné et délimité par des objets de recherche et les concepts par lesquels ils sont appréhendés, ainsi que par la position du sujet qui les appréhende. Soit des modalités de production de savoirs s’agissant d’un objet. De plus, être conseiller à l'ethnologie — ce qui est le cas de l’un des auteurs de ce texte – ou travailler dans le cadre d’une opération soutenue par une DRAC – ce qui est le cas de la candidature du Biou – serait être dans un rapport répétitif et sans fin des consignes du ministère de la Culture, et par conséquent s’inscrire dans un rapport de pouvoirs. À cette assignation redoublée – disciplinaire et politique –, nous préférons opposer, pour nous qualifier nous et les opérations menées, les termes d’ethnocrate ou d’anthropocrate, les empruntant à Alain Brossat. Par là nous désignons une pratique attentive aux phénomènes et effets de pouvoir dans l’élaboration de savoirs sur l’ethnos ou l’anthropos. Attentifs donc aux phénomènes de pouvoir dans nos technicités d’ethnographe (dans sa dimension d’ingénierie de la relation sociale) ou à propos de la structure historique des sciences sociales, mais aussi attentifs à faire travailler, autrement dit à produire, des dispositifs de savoir-pouvoir. Par ailleurs, « appartenir » à une institution ne signifie pas nécessairement, ou pas toujours, entrer dans ses découpages et n'envisager aucune ouverture possible des espaces d’expérimentation. Le champ du patrimoine culturel immatériel autorise, du moins temporairement, cette double position : parce qu'il renvoie au rôle des « communautés » (anthropo-crate), parce que factuellement les modalités d’action dans ce champ patrimonial nouveau sont bordées par une convention dont plusieurs lectures sont possibles, en particulier s’agissant de la fameuse question de la « participation », et dont le cadrage institutionnel reste pour l’instant faible. L’expérience, dans cette posture et ce moment, dont il sera ici question est celle de la candidature à une inscription, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco , du Biou d'Arbois, fête viti-vinicole d'une petite ville du vignoble jurassien

La proposition d’un « commun » multidimensionnel, qui comprend à la fois des pratiques collectives, des décisions politiques et des réflexions théoriques, souhaite dégager une « troisième voie », à distance tant du marché que de l’État,... more

La proposition d’un « commun » multidimensionnel, qui comprend à la fois des pratiques collectives, des décisions politiques et des réflexions théoriques, souhaite dégager une « troisième voie », à distance tant du marché que de l’État, qui, dans la perspective de ses promoteurs, permettrait de restaurer une démocratie radicale, synonyme d’autogouvernement et d’extension des droits d’usage collectif. Cette contribution vise à remettre en question les soubassements théoriques et la viabilité pratique de cette « sociopolitique du commun » (proposée notamment dans l’ouvrage de Dardot et Laval, Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle), qui érige l’auto-institution en dispositif universel de la praxis associative afin de contourner les difficultés à assurer un « service public » sans recourir aux mécanismes institutionnels d’un État perçu comme vecteur de domination centralisée. À trop insister sur le « faire société » pragmatique au détriment de tout « être institué » considéré essentialiste, cette anthropologie philosophique encourt le risque de manquer le « bien commun » imaginaire et symbolique inhérent à toute communauté concrète.

Philippe Descola, rappelons-le, en une puissante synthèse d’ordre anthropologique propose quatre formules d’identification d’autrui autorisées par la combinaison des catégories de physicalité et d’intériorité ; « quatre types d’inférences... more

Philippe Descola, rappelons-le, en une puissante synthèse d’ordre anthropologique propose quatre formules d’identification d’autrui autorisées par la combinaison des catégories de physicalité et d’intériorité ; « quatre types d’inférences au sujet de l’identité des choses qui nous entourent et que nous imaginons ». Il précise qu’à l’intérieur de chaque collectif concret, comme en chacun d’entre nous, il y a un mode d’identification dominant mais sans exclusive. Chacune de ces ontologies se distingue donc par une distribution des êtres selon les ressemblances et les différences qui leur sont attribuées, et à chacune de ces formes d’organisation de l’expérience du monde correspond une stratégie figurative ou une iconologie propre qui l’objective dans des images.
En réponse à la question de François Jullien à propos de la légitimité d’une mise à plat de « quatre possibilités culturelles », Philippe Descola précise qu’il s’agit moins là d’outils strictement taxinomiques que d’instruments heuristiques utiles dans la compréhension des différences. C’est une telle dimension heuristique qu’il s’agit de faire travailler ici. Il sera question d’objets matériels investis d’une agence à potentiel d’évocation iconique – des toiles du peintre Gustave Courbet (1818-1877) –, de figuration et de prototypes ainsi que de stabilisations interprétatives plus ou moins durables. Pour ce faire, deux déplacements seront opérés. D’abord un glissement de la production de l’image vers sa réception pour se dire et la dire – une autre manière de la produire – au nom d’un déjà-là commun avec un peintre singulier. Le second déplacement porte sur le statut des images dont il sera question ici en tant qu’elles sont attribuables à une singularité. Aussi, comme d’autres images, une part de la puissance des images de Courbet repose sur l’attribution autorale qui rassemble différents objets au motif de leur source unique d’émanation. De plus, la qualification de Courbet comme peintre réaliste autorise certaines opérations cognitives dans la description de ses images produites et les dotent d’une puissance d’agir propre, a priori relevant du mimétisme et d’une économie singulière de la dénotation que l’on penserait a priori plutôt du côté du naturalisme.
Les stabilisations interprétatives dont il sera question, qui font tenir selon différentes modalités prototypes et objets iconiques dans des relations de figuration, s’actualisent et sont saisies dans trois situations. Les deux premières s’ancrent dans l’organisation de gestes d’interpellation, soit faire prendre place face à des toiles de Gustave Courbet et examiner la façon dont « les gens voient » (Descola) ces images, les façons dont ils en rendent compte et les qualités qui leur sont attribuées, les rôles qu’ils leur donnent à côté d’autres objets dont on peut discuter l’iconicité. L’interpellation suppose une abduction d’agentivité mais aussi la familiarité – sans doute redoublée par la puissance mimétique – et elle introduit à l’hypothèse d’une reconnaissance d’un déjà-connu. Cette hypothèse a été posée à deux reprises – un déjà-là composé de lieux et un déjà-là composé de pratiques – et travaillée selon des formes différentes d’enquête. La troisième situation, par contraste, suivra une partie des épreuves d’identification par lesquelles est passé un tableau particulier, installé, lui, dans une instabilité dénotative.

Depuis quelques années différentes théories développées par Charles Taylor, Axel Honneth, Nancy Fraser, ainsi que par Emmanuel Renault, Avishai Margalit ou encore Judith Butler ont progressivement constitué le paradigme d’analyse de la... more

Depuis quelques années différentes théories développées par Charles Taylor, Axel Honneth, Nancy Fraser, ainsi que par Emmanuel Renault, Avishai Margalit ou encore Judith Butler ont progressivement constitué le paradigme d’analyse de la reconnaissance sociale comme nouvelle perspective de réflexion et de compréhension des formes d’existence de groupes vulnérables. Sans abandonner la réflexion théorique qui porte sur les dimensions épistémologiques du paradigme de cette théorie, ce livre a pour objectif de proposer, à partir de terrains empiriques variés, un ensemble d’analyses et de réflexions sur le sens, les formes et les enjeux sociaux des parcours de reconnaissance. Ce qui réunit également les auteurs, c’est la perspective de l’analyse dynamique, inspirée par les approches socio-historiques, qui tente de saisir dans la durée les différentes dimensions et formes de l’existence que nous proposons de nommer « itinéraires de reconnaissance », entrepris par des sujets marginalisés et/ou des groupes sociaux organisés, capables de proposer une critique sociale dans leur quête de reconnaissance.

Cet article examine des chansons prononcées lors de meetings du CDP qui ont été organisés dans des villages jàana lors de la campagne électorale de 2012. Ces chansons permettent de penser le don de multiples points de vue en situant,... more

Cet article examine des chansons prononcées lors de meetings du CDP qui ont été organisés dans des villages jàana lors de la campagne électorale de 2012. Ces chansons permettent de penser le don de multiples points de vue en situant, simultanément, les chanteurs et les candidats comme donateurs et donataires. Dons d’éloges, elles ont également déguisé des appels au don d’argent que les candidats ont dû satisfaire. Surtout, ces chansons montrent la façon dont la "foutaise" s’incruste dans le don en
dévoilant une lutte de pouvoir. La "foutaise" révèle, depuis les villages jàana, l’histoire du régime compaoriste jusqu’à sa chute. Elle exprime, en outre, une incertitude inhérente à l’acte de donner, qu’il s’agisse d’un chant ou d’argent, en invitant à penser le pouvoir en termes géographiques.

Present in the United States, Latin America and Europe, the Los Ñetas gang is structured in a pyramidal fashion, headed by a supreme leader incarcerated in a Puerto Rican prison. Yet, the global scale of La Asociación raises questions... more

Present in the United States, Latin America and Europe, the Los Ñetas gang is structured in a pyramidal fashion, headed by a supreme leader incarcerated in a Puerto Rican prison. Yet, the global scale of La Asociación raises questions about its propensity to be governed. Three questions organize my reflection: How can a criminal world be led from a prison in Puerto Rico? How is the everyday of a vast network organized? And finally, how is the future and process of becoming a criminal thought about and acted upon? To answer these questions, I analyze three logics of action that define three key functions in the associative structure of the Ñetas gang: to lead, for the supreme leader; to organize, for the secretary; and to predict, for the president of the locals. I describe the ways in which power is exercised within La Asociación by describing how these logics operate in particular situations and the ways in which they reconfigure, or not, power relations. In this sense, I do not propose a theory of criminal government. Rather, I try to examine logic of action, tools, and the way individuals act to govern in a given situation.

L’autorité, thème majeur de la philosophie politique, apparaît comme un mystère (ou une mystification) dans nos sociétés modernes où l’on déplore (ou célèbre) sa disparition, au moment même où les « relations de pouvoir » paraissent... more

L’autorité, thème majeur de la philosophie politique, apparaît comme un mystère (ou une mystification) dans nos sociétés modernes où l’on déplore (ou célèbre) sa disparition, au moment même où les « relations de pouvoir » paraissent s’imposer dans certaines théories comme la clé ouvrant toutes les portes du savoir sociologique, par ses capacités infinies de dévoilement des intérêts cachés au cœur de toute relation sociale.
Pourtant, à l’issue d’un examen approfondi, réunissant des lieux aussi divers que la Chine, l’Inde, la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Guinée, les Philippines, la Russie, la Tunisie et Wallis, des sociétés aux régimes politiques allant de l’empire à la « société sans Etat » en passant par la démocratie, des religions allant de l’Islam au chamanisme, l’autorité se révèle une dimension nécessaire et consubstantielle à la vie sociale, articulant et ordonnant les valeurs fondamentales qui régissent la pensée et l’action collectives.
En plaçant chaque forme d’autorité observée dans le tout de chaque culture, ce travail dégage non seulement certaines conclusions quant à la nature de l’autorité, mais invite également à des considérations méthodologiques générales en soulignant les impasses des « anthropologies potestatives » pour lesquelles seuls les rapports de pouvoirs sont au fondement de l’ordre social.